Un roman de Solène Bauché
Royaume des Francs, 792. L’heure est grave : Charlemagne vient d’apprendre que son fils d’un premier lit, Pépin le Bossu, a conspiré contre lui. Le roi est loin d’avoir été un père idéal, mais la sentence est sans appel : le jeune traître doit rejoindre un monastère et y demeurer le restant de ses jours. Peu enclin à faire amende honorable et encore moins à devenir un homme de Dieu, Pépin dépérit. L’héritier déchu est loin de se douter que c’est par une entremise des plus inattendues que viendra son salut, avant d’entamer un périlleux voyage vers l’inconnu…
Un récit d’aventures teinté de fantastique dans lequel les voix se croisent et l’Histoire se mêle à l’Imaginaire.
Lorsque Solène Bauché m’a proposé via Simplement.pro (merci à elle ainsi qu’à la plateforme !) son roman « Le choix du roi », je me suis réjouie : un livre se déroulant à l’époque de Charlemagne et mêlant l’histoire, les intrigues familiales le tout avec une touche de fantastique… tout un programme !
Ce roman présente plusieurs aspects positifs, j’ai aimé tout d’abord la multiplicité des narrateurs. La première partie est racontée par Charlemagne puis par deux de ses enfants illégitimes. Ce procédé narratif permet de croiser les points de vues et donne souvent des personnages plus humains, moins manichéens en tous les cas.
Ceci est particulièrement vrai pour Charlemagne, personnage le plus réussi pour moi. Il n’est pas toujours sympathique mais ce n’est pas non plus le grand méchant loup de l’histoire. On suit ses choix, parfois guidé par une impulsivité de jeunesse, ses erreurs et ses regrets.
Le récit fait également la part belle à des personnages féminins forts. Amaudra est ainsi une femme qui, malgré les épreuves, ne se résigne pas à son rôle d’épouse cantonnée à donner des héritiers à un mari détesté.
Le fond du livre, basé sur les secrets de famille, sur la vengeance et le poids du passé qui empêche de prendre son envol, est très intéressant et susceptible de parler au plus grand nombre. Il est facile de s’identifier aux deux enfants de Charlemagne rejetés car bossu, illégitime.
L’aspect « imaginaire » du roman est plutôt léger et ne se présente que par petites touches même si l’intervention de cet aspect fantastique aura de grandes conséquences pour l’un des personnages( mais chuuut, pas de spoils).
Pourtant, je reste un peu sur ma faim, d’abord car il manque dans ce roman un arrière plan historique. J’aurais aimé en apprendre plus sur cette époque, sur la vie quotidienne, l’architecture, la nourriture… bref avoir un peu plus de « mâche » historique si vous me permettez l’expression.
Enfin, en refermant le livre j’ai eu le ressenti classique des premiers tomes de saga (même si je ne sais pas si le roman aura une suite ou pas) : on pose un cadre, des personnages mais on a l’impression que leur histoire n’est pas finie.
En bref, un roman sympathique, agréable à lire mais pas une révélation pour moi.