Le voyage de Marcel Grob

Une bande-dessinée de Philippe Collin et Sébastien Goethals publié chez Futuropolis

le voyage de marcel couv

11 octobre 2009. Marcel Grob, un vieil homme de 83 ans, se retrouve devant un juge qui l’interroge sur sa vie. Et plus particulièrement sur le 28 juin 1944, jour où ce jeune Alsacien rejoint la Waffen SS et est intégré dans la 16e division Reichsführer, trois mois après le débarquement allié en Normandie. Marcel se rappelle avec émotion de ce jour fatidique où, comme 10 000 de ses camarades Alsaciens, il fût embrigadé de force dans la SS.

Non, il n’était pas volontaire pour se battre mais il n’avait pas le choix, il était pris au piège. Mais pour le juge qui instruit son affaire, il va falloir convaincre le tribunal qu’il n’a pas été un criminel nazi. Alors, Marcel Grob va devoir se replonger dans ses douloureux souvenirs, ceux d’un « malgré nous », kidnappé en 1944, forcé d’aller combattre en Italie, au sein d’une des plus sinistres division SS. Un voyage qui l’amènera à Marzabotto, au bout de l’enfer…


1944, Alsace, Marcel Grob – 17 ans – est enrôlé de force dans la Waffen SS, comme 10 000 autres alsaciens le seront également.

Des années plus tard, alors qu’il est désormais un vieil homme, le voilà face à un juge d’instruction amené à déterminer si ce soldat involontaire est un criminel de guerre.

Doit-on s’engager et rejoindre les unités nazies ou fuir et rejoindre le maquis en sachant que l’on condamne, par là-même, sa famille à de terribles représailles ?

Marcel Grob a fait le choix de rejoindre la SS…

Les événements s’enchaînent et l’on se retrouve comme ce jeune Marcel, brinquebalant, suivant le mouvement d’une ville à l’autre, d’un transfert de compagnie à l’autre.

Les personnages principaux sont tout en nuances, les dessins magnifiques avec des tonalités différentes selon les phases du récit.

La grande force du récit réside dans son absence de jugement, son absence de réponse à cette question : Marcel Grob est-il coupable d’avoir accepté cette incorporation dans la S.S ?

Chaque lecteur se retrouve face à lui-même, malgré toute l’humilité que ce genre d’exercice implique. Comment savoir ce que nous, gamins de 17 ou 18 ans aurions fait dans ces circonstances.

Me reviennent en mémoire les paroles d’une chanson de Goldman disant « et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps, d’avoir à choisir un camp. », voilà ce que je peux souhaiter une fois cette bande dessiné achevée.

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2 réflexions sur « Le voyage de Marcel Grob »

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