La mort du roi Tsongor

Un roman de Laurent Gaudé publié chez le Livre de poche

la mort du roi couv

 

Au coeur d’une Afrique ancestrale, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine. Le roi s’éteint mais ne peut reposer en paix dans sa cité dévastée. A son plus jeune fils, Souba, échoit la mission de parcourir le continent pour y construire sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré — et aussi le haïssable —roi Tsongor.

Roman des origines, récit épique et initiatique, le nouveau livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l’insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s’accomplir, de quelque manière, l’apprentissage de la honte. Telle est en effet la vérité cachée, celle qui s’impose par-delà les élans du cœur et les lois du clan. Telle est peut-être l’essence même de la tragédie.


La belle Samilia doit se marier mais la veille de ses noces, un deuxième soupirant se présente aux portes de Massaba, perle du royaume de son père, le roi Tsongor.

Le murmure de la guerre entre dans la cité…

Le roi Tsongor doit mourir pour honorer une vieille promesse, espérant ainsi dissiper les velléités belliqueuses des deux prétendants de sa fille.

La guerre pourtant éclatera inexorable et alors que les deux camps se déchirent, le plus jeune fils du roi défunt part pour élever des tombeaux à la gloire de son père.

Difficile à la lecture de ce roman de ne pas faire un parallèle avec la chute de Troie…On y retrouve la même force, le même destin inéluctable. Pour autant ici, pas de dieux qui jouent avec les hommes pour régler leurs comptes. Ces derniers s’enchaînent eux-mêmes à la catastrophe.

Cette histoire aux accents antiques est servie par une plume d’une beauté incroyable, où chaque mot est pesé avec le soin d’un orfèvre sans sacrifier à l’émotion.

Un vrai coup de cœur !

Je suis Katabolonga et je ne réponds pas à tes questions. Je parle quand je le veux. Je suis venu pour te voir. Et te dire, devant tous les tiens réunis, ce qui doit être dit. Tu as rasé ma maison. Et tué mes femmes. Tu as piétiné mes terres sous les sabots de ton cheval. Tes hommes ont respiré mon air et ont fait des miens des bêtes en fuite qui disputent leur nourriture aux singes. Tu es venu de loin. Pour brûler ce que j’avais. Je suis Katabolonga et personne ne brûle ce que je possède sans perdre la vie. Je suis là. Devant toi. Je suis là. Au milieu de tous les hommes réunis. Je veux te dire cela. Je suis Katabolonga et je te tuerai. Car par ma hutte piétinée, par mes femmes tuées, par mon pays brûlé, ta mort m’appartient.

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