Un roman de George Eliot publié chez Wordsworth classics (en V.O)
Middlemarch (1871-1872) est sans doute le plus beau roman de George Eliot, en tout cas son roman le plus complet (le sixième sur sept). Deux intrigues sentimentales principales, l’histoire des deux mariages de Dorothea et le mariage malheureux de Lydgate, jeune médecin ambitieux, avec la vulgaire Rosamond Vincy, se détachent sur un fond foisonnant de personnages et d’événements, d’épisodes intéressants, amusants, émouvants.
George Eliot nous immerge avec ce roman dans la campagne anglaise du 19ème siècle, à Middlemarch.
Récit de portraits croisés, abordant des thèmes variés comme le mariage et ses désillusions (le roman aurait pu d’ailleurs être sous-titré « de l’importance de ne pas se marier trop vite » 🤣) la morale ou la rédemption, Middlemarch se distingue par la finesse psychologique de ses personnages.
Qu’il s’agisse de Lydgate, médecin arrivant dans la bourgade avec ses idées novatrices, Dorothea dont la grande force morale se confronte à un mariage décevant ou même Rosamond jeune première pleine de rêves de grandeurs.
Chacun évolue, se heurte aux désillusions, affronte ses démons, parfois vainement.
La vie d’une communauté rurale à cette époque est aussi admirablement retranscrite. La relation des cercles sociaux, de leurs codes sont détaillés sans jamais oublier une pointe d’humour et de cynisme.
Je me suis ainsi attachée aux personnages et à leurs interactions bien plus qu’à la peinture de la situation politique de l’époque évoquée par l’auteure.
Je dirais même qu’il s’agit là pour moi du bémol principal concernant le livre. Un certain nombre de précisions concernant la politique ou même certaines scènes annexes sont décrites longuement cassant ainsi régulièrement le rythme du récit.
Malgré tout, je me suis trouvée tellement happée par l’histoire des habitants de Middlemarch que je vous conseille ce roman.
Sir James let his whip fall and stooped to pick it up. Perhaps his face had never before gathered so much concentrated disgust as when he turned to Mrs Cadwallader and repeated ‘Casaubon?’
‘Even so. You know my errand now.’
‘Good God! It is horrible! He is no better than a mummy!’ (The point of view has to be allowed for, as that of a blooming ans disappointed rival.)
‘She says he is a great soul – A great bladder for tried peas to rattle in’ said Mrs Cadwallader.
‘What business has an old bachelor like that to marry ?’ said Mr James. ‘He has one foot in the grave.’
‘He means to draw it out again, I suppose.’