Un roman de Sally Nicholls publié chez Hachette
Février 1914 : un groupe de suffragettes emmené par Sylvia Pankhurst milite à Londres pour que le droit de vote soit accordé aux femmes. Parmi elles, Evelyn, May et Nell. Pour ces trois adolescentes aux trajectoires différentes, avenir rime avec espoir. Mais sur le chemin de la liberté, un obstacle de taille : la Grande Guerre éclate. Les suffragettes obtiendront-elles gain de cause ou leur combat sera-t-il reporté une fois encore ?
A travers ces trois portraits attachants, Sally Nicholls prend le pouls d’une génération dont tous les rêves furent possibles : elle fait le récit d’une quête qui devint réalité. Une précieuse contribution à l’édifice #metoo pour les électrices de demain.
Evelyn, May et Nell, trois adolescentes anglaises du Londres de 1914 sont aux antipodes les unes des autres pourtant elles se réunissent sur un point : leur volonté de défendre les droits des femmes.
Car dans ce Londres de début du 20ème siècle les femmes se font entendre pour réclamer notamment le droit de vote.
Le combat des féministes est confronté aux destins des trois adolescentes. Evelyn s’engage dans la lutte lors que les études supérieures lui sont refusées. May grandit avec une mère engagée elle-même dans la lutte de façon intensive. Nell, quant à elle, doit articuler ses souhaits d’indépendance avec les préoccupations matérielles d’une famille ouvrière.
Le livre est très intéressant et traite de façon intelligente et fine de différentes problématiques.
En premier lieu la lutte des suffragettes et des suffragistes (connaissez-vous la différence d’ailleurs ?) qui est évoquée en n’occultant rien : les actions pas toujours glorieuses, l’ennui, les doutes des militantes.
Les deux histoires d’amour rythmant le récit sont belles et délicates, pleines de poésie mais ne sombrent pas dans le romantisme écœurant.
Enfin, la partie de l’histoire se déroulant lors de la première guerre mondiale est également très bien dépeinte. Que ce soit dans ses répercussions sur la situation des femmes mais également sur le traumatisme des soldats de retour du front.
C’est un livre que j’ai dévoré et qui, bien que classé dans la littérature jeunesse et malgré son accessibilité, aborde plein de thèmes de façon juste.
Le tout servi par une plume très agréable, sans temps morts.
Bref, j’ai passé un très bon moment de lecture et je remercie Babelio et les éditions Hachette pour cet envoi dans le cadre d’une masse critique privilégiée.
Elle et sa mère étaient suffragistes, plutôt que suffragettes ; elles voulaient le droit de vote, mais sans utiliser la violence pour l’obtenir. Les suffragettes lançaient des pierres dans les fenêtres, lacéraient des tableaux à la National Gallery et faisaient exploser des cocktails Molotov dans des maisons inoccupées. La mère de May pensait qu’agir de la sorte desservait la cause – qui voudrait être associé à ces folles furieuses ? Elle préférait agir avec des moyens non violents, des pétitions, des marches pacifiques et des articles dans la presse. Les suffragettes avaient tendance à mépriser les femmes telles que la mère de May, faisant observer que ces méthodes avaient été utilisées pendant quarante ans sans succès, avant qu’Emmeline Pankhurst ne se lance dans la bataille.