Lake success

Un roman de Gary Shteyngart publié aux éditions de l’Olivier

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À quarante-trois ans, Barry Cohen, New-Yorkais survolté à la tête d’un fonds spéculatif de 2,4 milliards de dollars, est au bord du précipice. Sous le coup d’une enquête de la Commission boursière, accablé par la découverte de l’autisme de son jeune fils, il prend une décision aussi subite qu’inattendue et embarque dans un car Greyhound. Destination : le Nouveau-Mexique où demeure celle qui fut jadis son premier amour et avec qui il imagine pouvoir refaire sa vie. Une vie plus simple, plus saine, plus heureuse.


Commence alors une folle traversée du continent. D’est en ouest, de highways en freeways, Barry découvre une autre Amérique: celle des pauvres, des marginaux, des déclassés. Pendant que sa femme entame une liaison avec un romancier, Barry fonce vers une improbable rédemption.

Sans se départir de son humour, Gary Shteyngart dresse le portrait d’une Amérique déboussolée à la veille de l’élection de Donald Trump et nous entraîne dans un road-trip infernal.


Barry Cohen est un as de la finance. Enfin, plutôt un mec qui s’est fait des millions et qui risque une inculpation pour délit d’initié.

Son mariage ? Un échec. Sans compter la déflagration causée par le diagnostic d’autisme sévère de son fils unique.

Barry perd pied. Il décide de partir rejouer une scène merveilleuse de sa jeunesse : un voyage en car Greyhound pour retrouver son amour d’antan, Layla.

L’occasion pour lui de se confronter à son pays, loin des luxueux appartements new-yorkais, au plus près de l’Amérique des déclassés lors de la présidentielle qui verra l’élection de Donald Trump.

Pendant ce temps-là, sa future ex-femme Seema, entame une liaison avec un écrivain et tente de redonner sens à sa vie.

Récit alternant le point de vue de Barry et Seema, Lake sucess nous entraîne dans une Amérique à deux vitesses.

Celle du monde de la finance , des multimillionnaires, là où la réussite s’expose de façon indécente.

L’Amérique des classes populaires. De ceux qui font des heures de bus pour travailler, de ceux qui nécessitent des traitements médicaux qu’ils ne peuvent plus se payer à cause des fonds d’investissements.

La quête de Barry m’a paru bien longue et parfois assez obscure. Il semble si obnubilé par ses chimères qu’il est incapable de comprendre à quel point il est moins dissemblable de son fils qu’il ne le pense. Heureusement pour lui, son chemin est pavé de rencontres bienveillantes.

Le parcours de Seema m’a parue bien plus prenant même si elle reste tiraillée entre une conscience aiguë des torts de la société dans laquelle elle évolue et un confort de vie qu’elle ne souhaite pas dédaigner.

Les désillusions de l’arrivée au pouvoir de Trump résonnent particulièrement pour les gens croisés au cours de ces pages : les femmes, les immigrés, les handicapés…

Seuls semblent inattaquables les magnats de la finance, condisciples du nouveau président, pour qui l’erreur est permise et pardonnée à coups de millions.

Ce roman offre une plongée dans une Amérique déçue par elle-même, cynique et désabusée. Une belle découverte.

Comme un avion long-courrier, leur immeuble se divisait en classes éco, affaires et première. Les onze premiers étages comptaient plusieurs appartements, aucun n’ayant plus de trois chambres, et accueillaient des millionnaires de niveau intermédiaire qui travaillaient du côté « vente » de la finance, les directeurs généraux de chez Goldman et leurs semblables, les épouses en étant à leur premier ou deuxième enfant. Les onze étages suivants ne comptaient qu’un appartement par palier et appartenaient aux directeurs de fonds spéculatifs ou de sociétés de capital-risque, ainsi qu’à un modèle argentin et son petit-ami footballeur qui ne passaient pas plus d’une semaine par an à New-York. Les trois derniers étages appartenaient à Rupert Murdoch.

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