Une saga moscovite II

Un roman de Vassili Axionov publié aux éditions Folio

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A travers les destinées des Gradov, grands médecins, grands militaires, et celles des petites gens qui les entourent, c’est toute la Russie qui respire… comme elle peut.., en l’une des périodes les plus dramatiques qu’elle ait connues : 1924-1953, dates du  » règne  » de Staline.

Les Gradov sont des personnages bien romanesques, pris dans une vie quotidienne faite d’ambition, de dévouement, de contradictions, de passions, de rires. (…) Les véritables sagas modernes sont, dans la littérature universelle, rarissimes. Celle-ci mérite bien son nom tant l’horizon qu’elle embrasse est vaste, tant sa phrase est exubérante et précise, tant ses personnages et leur fortune sont attachants.
Telle est la magie d’un grand écrivain.


Suite et fin des aventures de la famille Gradov…

Cette saga, en deux livres, retrace la vie de cette famille de l’intelligentsia russe pendant les années durant lesquels Staline fut au pouvoir.

Ce deuxième « tome » se concentre sur les dernières années du règne stalinien, en gros de la fin de la seconde guerre mondiale à sa mort.

Cette fois-ci c’est la troisième génération des Gradov qui se retrouve au centre de l’action.

La jeunesse moscovite s’encanaille et rêve non plus de révolution mais de biens matériels, d’appartements individuels, de sports, d’alcool et de sexe.

Pour autant, il serait idiot pour eux d’occulter la réalité politique du pays. La déportation et les goulags sont toujours d’actualité, le népotisme aussi.

Mais surtout, se joue une guerre en coulisse.

Le camarade Staline voit sa santé décliner. Une lutte d’influence se joue à chaque instant pour savoir qui pourra se saisir du pouvoir à l’occasion de la mort du tyran.

Le coup de cœur ressenti avec le premier livre s’est confirmé avec cette deuxième partie.

La plume de Vassili Axionov réussie toujours à faire mouche, à émouvoir sans verser dans le pathos, à retranscrire les failles, les faiblesses et les moments de courage de ses personnages.

Sur cette période stalinienne, « une saga moscovite » est définitivement à ranger au rayon des incontournables au même titre que Vie et Destin de Grossman.

Ils ne me font pas peur, se disait de plus en plus souvent Boris. Est-ce à moi d’avoir peur ? Bon à la fin des fins, admettons qu’ils m’arrêtent. Je m’évaderai vite fait, ça ne me coûtera rien. Bon, ils m’abattront en cours d’évasion ou m’exécuteront après jugement, j’ai tant de fois risqué ma vie en quatre ans de service que je ne vais tout de même pas avoir peur d’un machin aussi élémentaire qu’une balle. La torture, c’est autre chose, je ne suis pas certain de ne pas la craindre. Nous avons subi une préparation psychologique dans ce sens, mais je ne suis pas certain de ne pas la craindre. On nous a également initiés aux méthodes « d’interrogatoire actif ». Dieu merci, je n’ai jamais eu lieu d’y recourir moi-même, mais rappelle-toi : tu as vu Smougliany, Grozdiov et Zoubkov interroger le « capitaine Balenciaga », un prisonnier à qui ils voulaient faire avouer son vrai nom. Non, je ne suis pas certain d’être psychologiquement prêt à supporter la torture.

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9 réflexions sur « Une saga moscovite II »

  1. Elle a été publiée en 1994. L’auteur est né en 1932. Si tu cherches un écrit plus « proche » des événements décrits tu as « Vie et destin » de Vassili Grossman qui a été fini en 1962 même s’il n’a été publié que dans les années 80.

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