Le cercle Pouchkine

Un roman de Simon Montefiore publié aux éditions Pocket

le cercle pouchkine couv

Moscou, 1945. Tandis que Staline et ses courtisans célèbrent la victoire sur Hitler, des coups de feu retentissent. Sur un pont proche du Kremlin, deux adolescents, un garçon et une fille, gisent inertes. Meurtre passionnel ? Suicide romantique ? Pour la police, il ne s’agit pas d’une affaire ordinaire : ces deux adolescents étaient les enfants de dirigeants soviétiques haut placés et fréquentaient l’école la plus prestigieuse de Moscou.

Celle-la même qui accueille les enfants de Staline. Plus terrible encore : un carnet de velours a été retrouvé sur le lieu du crime. À l’intérieur, les fondements d’un parti  » romantique  » qu’auraient souhaité créer les membres du Cercle Pouchkine. Et si ces adolescents passionnés de littérature russe avaient cherché à renverser le régime ? Emportés dans la tourmente de cette vaste enquête dirigée par Staline lui-même, Serafima, la fille de la coqueluche de Moscou, et Andreï, fils d’un exilé, se retrouvent piégés, victimes d’une chasse aux sorcières qui les dépasse. Un à un, les élèves signataires du Cercle sont convoqués dans la pire des prisons moscovites, forcés de témoigner contre leurs amis… mais aussi contre leurs parents. Qui sait ce qu’ils pourraient révéler ? Secrets de famille, histoires d’amour illicites, dans un monde occulté par la peur, où la fortune ne protège personne, la moindre erreur pourra leur coûter la vie…


Juin 1945 – la Russie est en liesse, la victoire contre l’Allemagne nazie est célébrée dans les rues de Moscou.

Cependant, pour deux adolescents, membres de l’école 801, les festivités vont s’arrêter là, ils mourront, tués par balles.

Ceci ne pourrait être qu’un fait divers tragique sans suite, pour autant cela va être le point de départ de bouleversements dans la vie des camarades des deux jeunes gens tués.

Car les victimes et leurs camarades ne sont pas n’importe quels adolescents : ce sont des enfants de l’élite dirigeante, membres d’un cercle littéraire romantique prônant l’amour, bien loin de l’idolâtrie réservée au seul Staline. L’enquête conduira les adolescents jusque dans les cellules de la Loubianka, pions d’un jeu qui les dépasse.

Voilà un roman qui m’a donné du fil à retordre. Pour tout dire, j’ai failli l’arrêter au bout de 150 pages. Le cadre était mis en place au moyen de ficelles assez grosses, les personnages apparaissaient stéréotypés, bref je m’ennuyais et avais du mal à arriver au bout de la première partie.

Heureusement, le rythme et l’intrigue trouvaient enfin leur rythme de croisière dans la suite du roman.

Arrestations, dénonciations, tensions sont au rendez-vous. Simon Montefiore est un spécialiste de la Russie et cela se ressent. Il retranscrit la vie de l’élite dirigeante et décrypte comment même pour eux, l’arbitraire jouait à plein régime.

On ressent la détresse des parents, cette impuissance à aider leurs enfants sachant que toute demande d’aide serait perçue comme une remise en cause de Staline lui-même. Autant dire l’équivalent d’une condamnation à mort.

Pour autant le thème central de ce roman n’est pas la dictature stalinienne mais plutôt l’amour. L’amour comme idée romantique, sans lequel rien ne vaut d’être vécu.

Le premier amour que l’on imagine immortel. Les amours contrariés, les amours espérés.

Dans un régime où l’Etat s’immisce partout, dans lequel chaque parole doit être pesée, les conséquences de chaque action soigneusement étudiées.

En bref, une lecture agréable malgré un démarrage trop poussif à mon goût.

Sérafima regarde les corps de ses camarades d’école. Quelques instants seulement après les coups de feu, leurs chairs déchiquetées sont déjà recouverte d’une blancheur duveteuse. On dirait un manteau de neige, sauf que c’est l’été, et Sérafima comprend qu’il s’agit de pollen. Les graines de peuplier flottent et bondissent dans l’air comme de minuscules petites danseuses. Les Moscovites appellent ça la « neige d’été ». En cette soirée chaude et humide, Sérafima lutte pour respirer, pour voir.

Plus tard, lorsqu’elle témoignera, elle souhaitera en avoir moins vu, en avoir moins su. « Ce ne sont pas n’importe quels  enfants morts », bredouille l’un des policiers éméchés détachés sur les lieux. A la lecture de l’identité des victimes et de celle de leurs amis, les policiers se mettent à cligner nerveusement des yeux, ils essaient d’analyser le danger ; puis ils transmettent l’affaire le plus vite possible. Ce ne sera pas la police qui enquêtera, mais les « Organes », la police secrète. Ceux-ci poseront la question : « S’agit-il de meurtre, de suicide ou de complot ? « 

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2 réflexions sur « Le cercle Pouchkine »

  1. Je m’attendais à lire un avis des plus enthousiastes sur cet auteur ! Je l’avais découvert via « Sashenka » et j’ai toujours dans mes étagères « La Grande Catherine et Potemkine » que je me suis promis de lire cette année.

    Aimé par 1 personne

    1. J’avoue que je pensais aussi être plus enthousiaste, j’ai adoré sa biographie des Romanov qui se dévorait comme un bon roman mais le début de ce roman-ci était vraiment trop long pour moi. Heureusement que la suite est meilleure. Mais je n’ai pas désespéré de Montefiore et je compte bien lire d’autres récits de lui !

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