Un roman d’Anna et Sergey Litvinov publié aux éditions Macha Publishing

Ce roman policier, au twist final inattendu, débute avec Khodassevitch, ancien espion soviétique à la retraite. Le très riche homme d’affaires Boris Konychev est tué dans une explosion. Cette tragique disparition provoque alors une effervescence au sein de ses proches, et une certaine curiosité quant au contenu de son testament…
Toute sa famille se réunit dans le grand domaine familial dans l’espoir d’y toucher sa part mais… surprise : l’épouse du défunt, Tamara, touche la quasi-totalité de l’héritage. Khodassevitch fait partie des invités. Le fils de la victime, Denis, lui a confié l’enquête, d’où sa présence. La tension est à son comble à la tombée de la nuit. Le lendemain, c’est avec stupéfaction que l’on découvre Tamara, l’héritière, poignardée. Son beau-fils, Denis, devient à son tour l’héritier de l’immense fortune. En rassemblant les différentes pièces du puzzle, Khodassevitch et Natacha, la fille de Konychev, parviennent à identifier les mobiles de chacun, de les lier entre eux pour tisser une immense toile d’araignée et découvrir qui est celui qui en tire les ficelles… L’homme qui a orchestré tout cela n’est autre que celui qui commence cette histoire, en programmant sa propre mort… Pris à témoin dans ce jeu de manipulations familiales, vous ne pourrez plus décrocher de ce roman noir et machiavélique.
Petite mise en situation : vous êtes une jeune femme russe, la trentaine, qui vit aux Maldives avec un job de prof de tennis qui vous rapporte une misère car vous avez fuit votre pays natal après la faillite de votre entreprise.
Vous apprenez que votre père avec lequel les relations n’étaient pas des plus chaleureuses vient de mourir dans la région de Moscou.
Il était riche, très riche, assez pour que tous vos problèmes d’argent ne soient plus qu’un lointain souvenir… Difficile de ne pas retenir un sentiment de soulagement.
C’est ce que ressent Natacha mais aussi son frère Denis, patron d’une société aux abois et sa soeur Rita, prisonnière d’un mariage avec un anglais abusif.
Mais les choses ne se déroulent jamais comme prévu, surtout en matière d’héritage…
C’est un roman qui, malgré un contexte moderne, m’a fait penser aux romans classiques policiers.
Un mort, une maison isolée et autant d’invités que de suspects. Un homme qui va devoir dénouer tous les fils de cette intrigue grâce à son sens de la réflexion.
Pas d’analyse de projection des gouttes de sang ou autres panoplies d’experts à Miami.
Révélations, scandales, tromperies et intrigues sont la réalité de cette famille aux membres imparfaits.
Chacun traîne son lot de casseroles et de mensonges. Cela sonne parfois un peu trop mais dans l’ensemble c’est une belle palette de gens pas forcément recommandables qui nous est dépeinte.
Même si le dénouement peut se deviner avant l’annonce finale, c’est un roman qui se savoure, blottie sous un plaid avec une bonne boisson chaude. Voilà en tous les cas comment je l’ai savouré et comment je vous invite à le découvrir.
Natacha ne connaissait pas le notaire de son père, et, maintenant qu’elle le voyait, elle était stupéfaite : était-il possible que cette créature si âgée, à la peau jaune comme du parchemin tendue sur un sac d’os, soit encore capable d’agir rationnellement ?
« Il est décati…On dirait une vesse-de-loup…, se dit-elle, désemparée. Mais alors…un très vieux champignon, parce que d’habitude, les gens qui passent écrasent tout de suite les vesses-de-loup, alors qu’elles commencent juste à pousser ; or, celui-ci a l’air d’avoir passé deux hivers dans la neige en pleine forêt. Où papa est-il allé le dénicher ? «
Apparemment, parmi ceux qui étaient présents,personne ne s’attendait à ce que le notaire soit aussi « antique » : les sourcils de sa sœur avaient dessiné de drôles de petits circonflexes, son frère avait échangé un regard avec son épouse, Valeri Petrovitch, le gros lard, avait eu de la peine à éteindre les petits feux follets de l’étonnement dans ses yeux, quant à Inkov, il avait plissé le nez avec grossièreté. Seule sa belle-mère avait gardé son sang-froid et sa politesse, car elle avait sans doute déjà rencontré le notaire auparavant.