Un recueil de nouvelles d’Anton Tchékhov publié aux éditions Folio

Un quotidien fait de calculs mesquins, une cuisante déception amoureuse, un profond sentiment de désarroi face à la condition humaine…Les personnages de ces nouvelles sont englués dans une existence qui leur rétrécit l’âme, qui éteint leur joie de vivre. Mais peut-être nous invitent-ils à méditer le conseil que se donne l’un d’entre eux : « La vie est effrayante, alors il n’y a pas à se gêner avec elle, brise-la et prends tout ce que tu peux lui arracher avant qu’elle ne t’écrase. »
Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Quatre nouvelles pour découvrir un immense écrivain au sommet de son art.
Quel est le sens de la vie ? À quel moment, peut-on dire que l’on a réussi la sienne ?
Voilà des questions qui agitent les philosophes depuis des temps immémoriaux.
Anton Tchékhov donne la réponse de l’écrivain. Il en esquisse, à tout le moins, les contours dans un recueil de courtes nouvelles réunies par les éditions Folio.
C’est ainsi que la première nouvelle, « la peur », s’interroge sur la compréhension du but de la vie humaine.
La seconde, « l’étudiant », lie cette réflexion à celle du temps, inscrivant l’homme non plus dans sa propre temporalité mais dans un ensemble d’événements.
La troisième, qui donne son nom à ce livre, démontre qu’un bonheur égoïste ne mène pas à une vie réussie mais plutôt à un ersatz de bonheur.
Enfin, la dernière nouvelle « Ionytch » ramène le lecteur au bonheur perdu, celui des jeunes années, symbole d’une innocence qui se délite avec le temps.
L’ensemble des nouvelles est de très grande qualité. L’auteur réussit, à chaque fois, à dépeindre un cadre, une toile de fond de façon claire et précise.
Les personnages semblent doués d’une vie propre alors que, nous ne les suivons que pour peu de pages. Chaque nouvelle étant comme une fenêtre ouverte sur la société russe de cette période charnière entre la fin du dix-neuvième et début du vingtième siècle.
Un court recueil au prix très modique qui permet une incursion dans les très beaux écrits de Tchékhov.
« Ce qui m’effraie surtout, c’est le train-train de la vie quotidienne, auquel nul d’entre nous ne peut se soustraire. Je suis incapable de discerner ce qui, dans mes actions, est vérité et ce qui est mensonge, et elles me causent du tourment ; j’ai conscience que les conditions de l’existence et mon éducation m’ont enfermé dans un cercle étroit de mensonge, que toute ma vie n’est rien d’autre qu’une préoccupation quotidienne de me tromper moi-même et de tromper les autres sans m’en apercevoir, et je suis effrayé à la pensée que je ne me délivrerai pas de ce mensonge jusqu’à ma mort. »
J’étais justement à la recherche d’un petit recueil de nouvelles à lire en janvier, ce titre me paraît tout à fait approprié !
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Oui, je confirme que ce format est tout à fait adapté !
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