Cent ans de Laurelfield

Un roman de Rebecca Makkai traduit par Caroline Bouet publié aux éditions Les escales

1999 : Dans les plaines du Midwest, la vaste demeure de Laurelfield est témoin d’événements qui vont bouleverser la vie de ses propriétaires ancestraux, les fantasques Devohr. Zee, l’universitaire marxiste, voit son couple apparemment sans histoires mis en péril par la femme de son demi-frère. Son beau-père Bruce, quant à lui, rassemble des provisions face à l’imminence de l’an 2000. Et puis il y a Violet, l’aïeule, qui se serait suicidée quelque part dans cette grande maison et dont le portrait est toujours accroché dans la salle à manger.

1955 : Grace et son mari violent George emménagent à Laurelfield. Rapidement, elle remarque des détails étranges qu’elle considère comme des présages d’événements à venir. Sa vie commence alors à changer…
1929 : Laurelfield est une colonie d’artistes hétéroclite et bohèmes où se retrouve la fine fleur de la création artistique de l’époque. Le petit groupe passe son temps entre poursuites artistiques et débauche sous les yeux du portrait de Violet Devhor, qui hanterait les lieux.


Laurelfield, une demeure du Midwest, hantée par le fantôme de Violet Devohr, morte dans de mystérieuses circonstances au début du vingtième siècle.

Laurelfield, une demeure d’artistes, réceptacle de création et de vie de bohème dans les années 1920.

Laurelfield, résidence privée des Devohr à l’aube de l’an 2000.

Le temps file mais dans ce récit, c’est à reculons qu’il le fait, nous entraînant de plus en plus loin dans le temps, répondant au fur et à mesure aux mystères du présent.

Si la création artistique est abordée, c’est avant tout un récit sur la filiation. Sur que l’on obtient de ceux qui nous ont précédés, même si parfois nous nous croyons, à tort, les héritiers d’une tradition ou d’une malédiction.

Les personnages doivent faire face à l’incompréhension, aux mensonges qui forgent de fausses convictions, mais aussi à leurs démons qui les entraînent, à l’ombre de cette demeure, à faire de mauvais choix.

Cette demeure est le personnage intangible de ce roman, ayant un effet catalyseur sur ses occupants. Une ombre protectrice ou prédatrice dont chacun pourra choisir si cela relève du ressenti ou du fantastique.

Voilà un roman très agréable à lire et une jolie découverte que je vous conseille.

À moins que, vous ne l’ayez déjà lu ?


« Pour une histoire de fantômes, la légende de Violet Saville Devohr était vague et pour le moins décevante. Elle vécut, fut malheureuse et mourut de sa propre main quelque part dans cette vaste demeure. Si la maison n’avait pas été un manoir, si cette mort n’avait pas été un suicide, si la beauté sombre et raffinée de Violet ne continuait pas d’émaner, incandescente, de ce monumental portrait à l’huile, cela n’aurait absolument pas été une histoire de fantômes. Dans l’au-delà comme ici-bas, semble-t-il, être beau et riche, ça aide. Tout le monde n’a pas les moyens d’être un fantôme. »

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2 réflexions sur « Cent ans de Laurelfield »

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