Un roman d’Andrus Kivirähk traduit par Antoine Chalvin et publié aux éditions le Tripode

Considéré en Estonie comme le meilleur roman d’Andrus Kivirähk, Les groseilles de Novembre nous plonge dans la vie quotidienne d’un village où tout pourrait sembler normal et où, très vite, plus rien ne l’est. Les seigneurs sont dupés par leurs serfs, des démons maraudent, des vaches magiques paissent sur les rivages, les morts reviennent, le diable tient ses comptes, une sorcière prépare ses filtres dans la forêt et, quotidiennement, les jeux de l’amour et du désir mènent la danse.
Votre frigo est vide ce soir et vous avez la flemme de sortir faire des courses ?
Une seule solution : fabriquez-vous un Kratt ! Cette créature pourra vous ramener de l’argent ou de la nourriture.
Pour la fabriquer, Il vous faudra rassembler un balai, un vieux sceau ou tout autre bric-à-brac et aussi trois groseilles. Celles-ci serviront à tromper le Vieux Païen, le diable, qui donnera une âme au kratt en échange de trois gouttes de sang, promesse d’un aller simple pour vous pour l’enfer.
Enfin, c’est ce que prévoit le folklore estonien selon la « recette » reprise par l’auteur dans ce roman.
L’on y suit la vie d’un village moyenâgeux pendant un mois, celui de novembre. Un village étrange dans lequel les démons hantent les forêts, les onguents permettent de se changer en loups et autres intrusions fantastiques.
Ce roman est très plaisant à lire, très truculent, et comme dans « l’homme qui savait la langue des serpents » plusieurs niveaux de lectures se dévoilent au lecteur.
Comme un vieux conte traditionnel on utilise l’humour pour dénoncer la cupidité… Pour autant, derrière cette légèreté, la vie reste quand même cruelle : les amours ne sont pas toujours réciproques, la ruse ne permet pas de fuir la mort éternellement…
Encore une belle découverte grâce au Tripode.
« Il était rentré chez lui très tard, les oreilles pleines des récits étranges du bonhomme de neige, tandis que devant ses yeux défilaient encore les visions de ces curieux pays lointains aux coutumes très différentes et aux habitants complètement idiots. Tout cela avait excité son esprit. Il s’était retourné longuement sur son lit en écrasant de nombreuses punaises et n’avait réussi à s’endormir qu’au petit matin. Mais son sommeil avait été agité : les images décrites par le bonhomme de neige dansaient sans cesse devant ses yeux. Il s’était réveillé, était sorti pour faire pipi et avait découvert le démon. Cet événement le rassura et lui rendit sa tranquillité d’esprit. »
Après cette lecture, je me suis jetée sur l’Homme qui savait la langue des serpents (ou qqchose comme ça), j’attends de me procurer le Papillon (ou qqchose comme ça…)
Cet auteur est une de mes grande révélation … Il a été projeté dans le TOP 4 de mes auteurs favoris.
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Ah oui, je comprends j’ai eu aussi un vrai coup de cœur pour « L’homme qui savait la langue des serpents » et j’attends aussi de me procurer le Papillon 😉
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Tout pareil 😁😁😁
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Contrairement à la Barmaid, je ne me suis encore jetée sur aucun livre de Kivirähk, alors que je n’en lis que du bien. Cette chronique enthousiaste me confirme que j’ai du retard à rattraper!
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Oui, c’est un excellent auteur et pour le moment mon préféré est « L’homme qui savait la langue des serpents ». N’hésite pas à te laisser tenter 😉
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Je suis comme Passage à l’Est – il me reste à découvrir complètement cet auteur. Après Les groseilliers de Tcheckhov, pourquoi pas ces groseilles venues d’Estonie ? 🙂
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J’espère que tu aimeras celui-ci aussi 🙂 Mais, en toute honnêteté, c’est « L’homme qui savait la langue des serpents » qui a ma préférence !
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