Un livre d’Arkadi De Kochko traduit et enrichi par Dimitri de Kochko et publié aux éditions Macha

En tombant sur des pages et des pages signées de la plume de son grand-père, Dimitri de Kochko ne se doute pas du trésor qu’il vient de trouver. Avec patience et minutie, il reconstitue peu à peu les chapitres de la vie de cet aïeul pas si éloigné, Arkadi de Kochko, chef de la police de Moscou, durant les dernières années du pouvoir tsariste, avant la révolution d’Octobre qui l’a obligé à quitter la Russie. Les histoires racontées, les faits divers, les affaires d’État… ces morceaux de vie nous paraissent tout droit sortis des aventures de Sherlock Holmes. Et pourtant, tout est vrai.
Traduit et annoté par Dimitri de Kochko, notamment pour situer l’action dans son contexte historique et éclairer le lecteur sur les tenants et aboutissants de ces dernières années impériales, ce journal miraculeusement arrivé jusqu’à nous est une mine d’or pour tous les passionnés d’histoire et de romans policiers.
Avec en toile de fond la dernière décennie de la Russie tsariste, engouffrez-vous dans les ruelles mal famées de Moscou, suivez les réflexions d’Arkadi de Kochko qui a su réorganiser le système de police tsariste pour faire face au monde qui changeait. Vous y découvrirez comment il fut à l’origine des premières empreintes digitales, et d’autres procédés qui sont, aujourd’hui encore, toujours utilisés – notamment par Scotland Yards (et dont certains furent empruntés par un certain Arthur Conan Doyle…) –, mais aussi comment le corps de Raspoutine fut retrouvé, et bien d’autres grandes enquêtes…
À la fin du livre sont également transcrites les notes d’Arkadi de Kochko sur la grande affaire Beilis nous livrant, près d’un siècle plus tard, un reportage inédit sur ce fait majeur, véritable affaire Dreyfus russe.
Ces mémoires sont des témoignages historiques, mais qui n’en sont pas moins de véritables histoires policières très prenantes, non dénuées d’humour, qui proposent une lecture fascinante et enrichissante à la fois.
Sous une couverture jaune éclatante se cache un récit plutôt sombre : celui du dernier chef de la police judiciaire de l’empire russe, Arkadi de Kochko.
Il nous entraîne dans les bas-fonds et sous les dorures de la Russie à l’aube de la révolution, pour nous raconter plusieurs enquêtes marquantes.
Marquantes par la façon dont les crimes ont été menés ou résolus. Il faut dire que de par sa situation professionnelle, Arkadi de Kochko a eu à connaître de nombreuses affaires ayant eu un grand retentissement national, à l’époque.
Certaines sont tragiques, d’autres amusantes. Toutes sont marquées par une atmosphère particulière, servie par une plume sans fioritures, directe et simple. Les personnes évoquées par quelques mots ou quelques lignes sont croquées avec talent et réalisme.
L’on retrouve des vols audacieux et des arnaques au mariage, du proxénétisme et des erreurs judiciaires. Mais aussi des arnaqueurs pas rancuniers pour deux sous.
L’on a surtout une incroyable fenêtre sur la société russe à l’aube d’une révolution. L’on y croise la corruption, la misère et l’antisémitisme. Pour autant, malgré les critiques formées par l’auteur des lignes, l’on ressent aussi une grande nostalgie et un grand amour pour son pays.
C’est, enfin, une formidable étude des systèmes de résolutions d’enquêtes qui mêle les techniques les plus modernes de l’époque et les grands classiques. Où l’on passe des études des empreintes digitales au déguisement.
Des nouvelles qui se savourent et qui raviront les amoureux de Sherlock Holmes, d’enquêtes policières, d’histoire, de Russie et les autres !
« Nous partons d’un constat : il n’y a pas deux personnes sur terre qui ont les mêmes empreintes digitales. La différence se situe soit au niveau des spirales, soit des nodules, soit des rides de la peau – mais il y en a toujours une, et elle est certaine. Cette caractéristique de la peau est extrêmement résistante. Aucune brûlure ou blessure ne peut donc modifier le tracé original. La brûlure guérit, les blessures cicatrisent, et à nouveau, le même dessin apparaîtra sur la jeune peau rénovée telle qu’elle est depuis l’apparition d’un individu sur terre. Les systèmes dactyloscopiques sont, de nos jours, basés sur cette étrange spécificité de la nature, connue du reste depuis l’Antiquité. C’est moi qui ai mis au point et employé pour la première fois à Moscou la méthode permettant de retrouver relativement vite, parmi de nombreux tirages déjà réalisés, une photographie identique celle qui vient d’être prise. Elle a manifestement été un succès, puisqu’elle a été rapidement adoptée en Angleterre, où Scotland Yard l’utilise encore aujourd’hui. »