Un roman de Guinevere Glasfurd traduit par Claire Desserrey et publié aux éditions Préludes

Été 1816. Un été polaire, comme de mémoire d’homme on n’en avait jamais vu… Sarah Hobbs, une fille de ferme courageuse et déterminée, et Hope Peter, un jeune soldat de retour des guerres napoléoniennes, tentent de résister à la misère qui guette les campagnes et les villes. Cet été-là, l’écrivaine Mary Shelley et le peintre John Constable décident aussi de leur destin au prix d’intenses sacrifices. Tous subissent les conséquences sans précédent de l’éruption du volcan Tambora, en Indonésie, un an auparavant.
Le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? Je n’en sais fichtre rien mais une chose est certaine, le climat se moque des frontières établies par les hommes.
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En 1815 eut lieu une catastrophe naturelle majeure : l’éruption du volcan indonésien, Tamboroa.
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Un cataclysme pour les populations proches de ce volcan.
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Mais pas seulement, car cette éruption eut des conséquences sur le climat mondial, entraînant neige en été, sécheresse ou pluie diluvienne entre autres calamités.
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Une situation, une crise dont les pauvres ont, comme souvent, été les premiers à payer les pots cassés : hausse du prix des denrées alimentaires entraînant famine et maladies.
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L’autrice nous emmène à la suite de plusieurs personnages : paysanne, médecin, prédicateur, ancien soldat ou future écrivaine.
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Chacun se trouvera impacté par cette situation anormale, par cet ordre des choses si inique. Par ces riches qui se protègent, alors qu’ils ne savent rien de la famine. Qui veulent de l’ordre, sans réaliser que celui-ci est impossible quand on meurt de faim.
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Ce roman chorale prend son temps pour installer les différents personnages, en trouvant à chacun son style et sa voix propre.
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Puis les événements s’enchaînent jusqu’aux dernières pages.
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Ce roman se dévore, car s’il évoque des temps révolus, il trouve une incroyable résonance avec la situation actuelle : le changement climatique et les répercussions sur les plus fragiles, l’ordre social et son inégalité.
« Il reprendrait son écriture après leur sortie à terre du lendemain. Cette perspective l’épouvantait. Leur navire était ancré relativement loin de la côte, car la baie dans laquelle s’effectuaient habituellement les mouillages avait été modifiée par l’éruption au point d’être méconnaissable : elle était désormais coupée en deux par un promontoire et les vagues, en se brisant, révélaient des bas-fonds, là où l’eau était auparavant d’une profondeur insondable. Il ignorait s’il y avait des survivants, que ce fût le raja ou d’autres. Il ne le saurait pas avant d’avoir exploré l’intérieur des terres. »