Un récit de Yoann Barbereau publié aux éditions Folio

« Cueilli impréparé, j’étais de ces taulards qui font leur entrée dans le monde sans aucun effet personnel. »
Irkoutsk, Sibérie orientale. Yoann Barbereau dirige une Alliance française depuis plusieurs années. Près du lac Baïkal, il cultive passions littéraires et amour de la Russie. Mais un matin de février, sa vie devient un roman, peut-être un film noir. Il est arrêté sous les yeux de sa fille, torturé puis jeté en prison. Dans l’ombre, des hommes ont enclenché une mécanique de destruction, grossière et implacable, elle porte un nom inventé par le KGB : kompromat. Il risque quinze années de camp pour un crime qu’il n’a pas commis. L’heure de l’évasion a sonné…
Yoann Barbereau. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, son histoire ayant fait, il y a quelque années, la une des journaux français.
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Directeur de l’Alliance Française d’Irkoutsk, en Russie, il fut victime d’un kompromat : une cabale visant à le faire condamner pour pédophilie.
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Cet homme va ainsi se retrouver du jour au lendemain pris dans les filets d’un système judiciaire inique, dans lequel corruption et intérêts politiques sont de mèche.
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Ce récit est celui de son histoire, de cette plongée dans l’arbitraire, de cet enfer qui a été le sien, pendant 3 ans, séparé des siens.
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Victime de coups, d’intimidations mais aussi secouru et aidé sans relâche par ses proches.
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Cette plongée dans le monde judiciaire et carcéral russe est réellement glaçante. L’on comprend bien que la culpabilité ou l’innocence ne sont que de vains mots, que l’argent ou les relations sont bien plus utiles.
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Cependant, la deuxième partie du récit m’a paru moins palpitante. Elle relate la fuite et le retour en France de l’auteur. Même si la tension ressentie par Yoann Barbereau se ressent bien, les pages ont défilés plus lentement.
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Au final, c’est une lecture intéressante pour qui s’intéresse au système judiciaire russe, aux récits basés sur les histoires vraies, mais cela ne sera pas un coup de cœur pour moi.
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Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
« La prison possède sa logique propre, ses lois et ses normes morales. Elles varient peu à travers le monde, c’est remarquable. Dans à peu près toutes les prisons, les détenus considèrent que l’assassinat avec circonstances aggravantes n’est pas déshonorant, le crime sexuel l’est, le viol en particulier. Les violeurs d’enfants forment la lie de l’humanité, ils doivent être châtiés. Lorsqu’ils ne sont pas isolés des autres prisonniers, leur espérance de vie est faible. Je n’étais pas accusé de viol, mais l’article 242 pouvait me faire basculer dans l’odieuse catégorie des pédophiles et assimilés. »