Madame Bovary

Un roman de Gustave Flaubert publié chez GF FLAMMARION

Emma maigrit, ses joues pâlirent, sa figure s’allongea. Avec ses bandeaux noirs, ses grands yeux, son nez droit, sa démarche d’oiseau, et toujours silencieuse maintenant, ne semblait-elle pas traverser l’existence en y touchant à peine, et porter au front la vague empreinte de quelque prédestination sublime ? Elle était si triste et si calme, si douce à la fois et si réservée, que l’on sentait près d’elle pris par un charme glacial, comme l’on frissonne dans les églises sous le parfum des fleurs mêlé au froid des marbres…

Emma Bovary s’ennuie. Elle s’ennuyait déjà avant, lorsqu’elle était jeune, au couvent, rêvant du grand amour. Mais depuis son mariage, rien ne c’est arrangé, bien au contraire, cela est pire, car son mari Charles Bovary, docteur de son état, est faible. Insipide. Emma se rend vite compte qu’elle ne l’aime pas.

Lui, au contraire, est fou de son épouse et prêt à lui passer tous ses caprices, persuadé qu’ils baignent dans la félicité conjugale. 

Mais dans ce marasme qu’est devenu sa vie, Emma rencontre Léon. L’amour qu’elle attendait tant, serait-il enfin là ? 

Voilà un roman dont la renommée n’est plus à faire. Grâce à ce personnage féminin, peint dans ses plus obscures désirs et ses défauts les plus immoraux. 

Emma cherche le bonheur mais à chaque fois qu’elle croit l’avoir atteint, elle se rend compte que le quotidien, la routine, l’étouffent et qu’une fois encore la félicité n’est pas au rendez-vous. Elle suffoque dans cette vie si médiocre et l’empathie m’a étreint face à cette incapacité à ne pas savoir s’aimer. 

Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’Emma est au centre du récit mais que les premiers et les derniers chapitres mettent en exergue non pas la jeune femme, mais son mari. 

Roman de l’adultère, qui fit scandale et valu un procès à son auteur, mais également des bassesses de la galerie de personnages de cette petite bourgeoisie provinciale.

Les personnages, notamment masculins, sont vains, faibles, intéressés et lâches.

Ce roman offre un portrait de femme très intéressant, le tout servi par une belle plume mais j’ai souffert de quelques longueurs, de digressions qui ont un peu atténué mon plaisir de lecture.


« Elle se demandait s’il n’y aurait pas eu moyen, par d’autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme ; et elle cherchait à imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente, ce mari qu’elle ne connaissait pas. Tous, en effet, ne ressemblaient pas à celui-là. Il aurait pu être beau, spirituel, distingué, attirant, tels qu’ils l’étaient sans doute, ceux qu’avaient épousés ses anciennes camarades du couvent. Que faisaient-elles maintenant ? A la ville, avec le bruit des rues, le bourdonnement des théâtres et les clartés du bal, elles avaient des existences où le coeur dilate, où les sens s’épanouissent. »

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3 réflexions sur « Madame Bovary »

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