Derniers témoins

Un livre de Svetlana Alexievitch traduit par Anne Coldefy-Faucard et publié aux éditions 10/18

De tous les textes de Svetlana Alexievitch, celui-ci est le plus déchirant. Car qu’y a-t-il de plus terrible que l’enfance dans la guerre, de plus tragique que l’innocence soumise à l’abjection de la violence et de l’anéantissement ? Les personnages de ce livre ont entre trois et douze ans. Garçons et filles, ils ont grandi au cœur des ténèbres du plus inhumain des conflits, cette Seconde Guerre mondiale dont les plaies restent toujours béantes soixante ans après.

Publié une première fois dans une édition tronquée, mutilée par la censure encore soviétique à la fin des années quatre-vingt, jamais traduit en français, Derniers témoins parait aujourd’hui pour la première fois dans sa version définitive, achevée en 2004. Il a donc fallu à Svetlana Alexievitch près d’un quart de siècle pour mettre un point final à ce monument de la littérature, dressé pour commémorer la plus injuste des souffrances. La poésie inhérente à l’enfance lui confère une force d’évocation qui nous touche au plus profond de nous-mêmes. Bouleversant par sa charge de vérité, émouvant jusqu’à l’insoutenable, Derniers témoins change notre regard sur l’histoire, sur le monde, sur la guerre, sur l’enfance, sur la vie.


Svetlana Alexievitch a pour spécialité de raconter un événement, non pas en le romançant, ni en en livrant un essai aride mais en regroupant des témoignages des personnes ayant assistées à la catastrophe de Tchernobyl, à la seconde guerre mondiale ou à la chute de l’U.R.S.S.

Ses livres sont très forts car en regroupant des témoignages variés, elle réussit à saisir les multiples facettes de la vérité.

Ici, rien de tel. Pas de multiples façons de voir les choses car « Derniers témoins » raconte le deuxième conflit mondial à hauteur d’enfants. 

Tout est terrible, absolument poignant. Ces enfants privés d’enfance, orphelins, affamés, témoins du massacre d’inconnus, de voisins, de leurs famille.

Ces récits s’ancrent dans un temps et une zone géographique donnée mais ils sont universels. D’autres enfants pourraient aujourd’hui raconter les mêmes souffrances. 

Des souffrances qui ne s’arrêtent pas à la fin du conflit mais qui se perpétuent des années après lorsqu’un orphelin continue d’espérer le retour de son père, lorsque les cauchemars sont toujours peuplés du massacre des proches. 

Le titre de ce livre est aussi très fort car, en effet, que faire d’un événement lorsque tous ses témoins directs sont morts. Restent les écrits, la mémoire et les souvenirs pour ne pas oublier ce qui c’est passé.

Et vous, avez-vous été touché par les livres de Svetlana Alexievitch ?


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