Récits ultimes

Une roman d’Olga Tokarczuk traduit par Grazyna Erhard publié chez le livre de Poche

Ida, Parka et Maya sont trois femmes d’une même famille qui vont, chacune, devoir affronter les tourments de la condition humaine. Ida, tout d’abord, qui, après un accident de voiture en pleine nuit, trouve refuge chez un vieux couple. Près de leur maison, elle découvre une grange servant de mouroir à des animaux malades. Elle songe alors à sa propre fin, inéluctable.

Sa mère, Paraskewia, dite Parka, est une Ukrainienne exilée en Pologne. Son mari vient de mourir, il neige, leur maison est coupée du monde. Elle met plusieurs jours à tracer sur le flanc de la montagne un message pour ceux d’en bas, en lettres immenses : « Petro est mort ! » Ce faisant, elle déroule en pensée le fil de son existence. Enfin, Maya, la fille unique d’Ida, séjourne en Malaisie avec son garçon de onze ans. Elle est censée y préparer un guide touristique mais ce voyage est aussi une fuite pour tenter d’oublier une blessure intime.


Trois femmes. Trois générations. Chacune se retrouvant confrontée à la mort, au temps qui passe. 

A partir de ce point de départ, somme toute classique, Olga Tokarczuk livre une nouvelle fois un récit très différent de ce que l’on pourrait attendre, mais dans lequel sa touche incomparable se retrouve. 

La grand-mère, Paraskewia, se retrouve coincée, en plein hiver, dans sa vieille maison isolée avec son mari qui vient de mourir. L’occasion pour elle de se remémorer son passé et son mariage avec Petro.

Ida, sa fille, vient d’avoir un accident de voiture. Elle se réfugie dans la maison d’un couple de retraités qui a pour occupation principale de recueillir de vieux animaux pour s’en occuper jusqu’à leur mort.

Enfin, Maya, la petite-fille est en voyage avec son fils en Malaisie, sur une île à l’étrange atmosphère…

Chacun de ces récits se lit de façon indépendante, je dirai même que chacun a son propre rythme mais tous sont liés par la mort et la déliquescence. 

Le récit central, celui d’Ida, est le plus « cartésien » des trois mais il n’échappe pas, comme les deux autres, à une touche d’onirisme, voir de fantastique. 

Ce court roman est plaisant à lire même si exigeant. Probablement pas celui que je recommanderai à quelqu’un souhaitant découvrir l’œuvre d’Olga Tokarczuk. Mais pour ceux qui l’ont déjà lue, ce roman ne sortira pas des thèmes chères à l’autrice qui révèle, une fois encore, son talent de conteuse.


« Sa manière de s’y prendre est toujours la même : d’abord, il cherche à séparer les gens les uns des autres, à les disperser aux quatre vents, comme si c’étaient des fétus de paille, et finalement, il les transforme en petits points solitaires qu’il laisse se perdre et sombrer dans l’oubli. C’est très facile à faire – il suffit de persuader les gens que leurs erreurs sont irréparables, qu’on ne peut revenir sur les verdicts, que les résolutions sont irrévocables, prises une fois pour toutes, sans possibilité de revendiquer un timide « mais ». Et de leur faire croire – ce qui est plus pernicieux encore, le pire des poisons – que leur vie pourrait être radicalement différente. « 

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