Dersou Ouzala

Un roman de Vladimir Arseniev traduit par Yves Gauthier et publié aux éditions Transboréal


Dans les forêts de l’Extrême-Orient russe, Vladimir Arseniev, officier explorateur avide de science et d’aventure, se prend d’amitié pour un chasseur sibérien : Dersou Ouzala, du peuple des Nanaïs, qui vouent au monde sauvage une dévotion ancestrale. De cette entente née d’expéditions au cœur de la taïga, Arseniev tire un récit aussi vrai que romanesque. Son témoignage peuplé d’ours, de tigres et de « gens de la forêt » portera le personnage de Dersou dans l’imaginaire de plusieurs générations de lecteurs du monde entier.

Cent ans après la parution russe de ce texte fondateur porté à l’écran par Akira Kurosawa, en voici la première traduction française intégrale après restauration des nombreuses coupures de la censure soviétique. Éloge de la préservation des espaces, Dersou Ouzala est un western sibérien au début du XXe siècle…


Voici une réédition des textes de Vladimir Arseniev, officier russe, qui, au début du vingtième siècle, effectua plusieurs voyages d’exploration dans les forêts de l’Extrême-Orient Russe.

Lors de ses explorations, il fit connaissance de Dersou Ouzala, un chasseur Nanaïs. Entre les deux hommes, aux parcours si différents, naquit alors une profonde amitié.

Ce pavé, basé sur les notes de voyages d’Arseniev est romancé mais, repose en grande partie sur son vécu.

Comme tout récit d’exploration qui se respecte, les descriptions des paysages traversés sont très nombreuses et détaillées. Vous retrouverez le nom commun, le nom latin et les descriptions des animaux croisés et de la flore locale. 

Ce qui entraîne une certaine longueur du récit. Cependant, je n’ai pas abandonné ma lecture car Arseniev est un excellent conteur, et lorsqu’il raconte la vie de leur expédition, le récit trouve un rythme et un charme indéniable. 

J’ai aimé voir ces hommes se confronter à la nature implacable, sans nourriture parfois, trouver des solutions, écouter le vent pour connaître la météo du jour. Sans parler des moments où les soldats sont pris en chasse par des tigres. 

J’ai aimé, aussi, lire en filigrane le regret de l’auteur pour ce monde qui se civilise, cette nature qui se fait grignoter par l’exploitation humaine. 

Mais surtout j’ai été émue par cette histoire d’amitié, sans expansion, mais où chacun se soucie de la vie de l’autre, de la confiance accordée et des échanges sur les croyances et les connaissances de l’autre.

Un récit qui, clairement , ne réussira pas à convaincre tout le monde mais, qui m’a personnellement charmé.


« Dersou se tut, songeur. Il revoyait sa lointaine jeunesse, tout entier plongé dans ses souvenirs. Moi aussi je m’abandonnai au songe. La colonisation de l’Oussouri allait grand train. Encore un peu, et il ne resterait plus rien de la taïga vierge et primaire. Les bêtes sauvages disparaîtraient ; de larges routes perceraient les forêts ; là où jadis rugissait le tigre sifflerait la locomotive. Je me pris de pitié pour cette contrée qui allait subir la violence de l’homme. Nous étions là, silencieux, chacun à sa façon songeant à la même chose. »

5 réflexions sur « Dersou Ouzala »

  1. Comme Bibliofeel, j’ai vu le merveilleux film avec son également merveilleux personnage de Dersou Ouzala. J’ai longtemps voulu lire le livre, mais il n’était pas facile à trouver, ce qui a changé maintenant avec cette édition Transboréal.
    Je pense que ça vaut la peine de préciser le mot « réédition », parce qu’il s’agit en fait d’une nouvelle traduction intégrale de l’oeuvre – la version qui était disponible auparavant, dans la traduction de Pierre Wolkonsky, avait en effet été en partie censurée et coupée de segments (parmi lesquels peut-être certains de ceux que tu as trouvés assez longuets). Je crois que tout ça est expliqué dans la préface.

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    1. Oui, certains éléments descriptifs avaient été tronqués dans la précédente version, et même si j’ai trouvé des longueurs à ce récit, je ne regrette pas d’avoir l’édition complète car au final, le récit a un charme tout particulier, même avec ses défauts.

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