Eleftheria

Un roman de Murielle Szac publié aux éditions Emmanuelle Collas


1940, au nord de la Crète. La communauté juive célèbre Rosh Hashana. Rebecca écoute les commérages sur le futur mariage de Stella. On s’interroge aussi sur la guerre qui a commencé en Europe. Metaxas, le dictateur au pouvoir à Athènes, saura-t-il résister à Mussolini et à son allié, Hitler ? Bientôt, le bateau de Nikos, le Tanaïs, est réquisitionné par l’armée grecque. Malgré la menace, la vie continue…
Jusqu’au matin du 20 mai 1941, lorsque le IIIe Reich lance sur la Crète une invasion aéroportée. Faut-il fuir ou rester ? C’est l’heure de savoir si l’on est libre de choisir son destin.


🌙 Liberté, j’écris ton nom 🌙

La Crète. Une île où la résistance est tatouée dans le sang. 

Une île où les gens sont fiers, durs à la tâche, pauvres pour la plupart. 

Où, avant la seconde guerre mondiale, une communauté juive vivait paisiblement avec ses voisins chrétiens.

Et puis la guerre. Qui vient, qui change toutes les règles.

Viennent les restrictions à la liberté, le fichage. Les nauséabondes affiches jaunes sur les commerces. 

Les hommes qui résistent. S’enfuient dans les montagnes, sabotent des infrastructures, tuent les soldats de l’occupant.

Les femmes qui résistent. Cachent des soldats qui s’enfuient, aident des juifs à se cacher, nourrissent les maquisards.

Des hommes et des femmes qui collaborent et qui trahissent. Qui montrent à la lumière du jour, la noirceur de leur âme.

Eleftheria signifie liberté. Celle de se battre pour ce qui est juste. Celle de ne pas se résigner face au sort qui nous tombe dessus. Celle qui conduit à nous sacrifier pour ceux que l’on aime.

Ce roman est une grande réussite. Murielle Szac met en lumière un événement si peu connu et documenté de la seconde guerre mondiale. Elle rend un superbe hommage à ces personnes disparues, à cette terre crétoise que l’on sent si chère à son cœur.

Ce roman est déchirant et pourtant, pudique, il est solaire. Il dit la liberté qui réside en chacun de nous. Il nous transmet une étincelle de force qui ne s’oublie pas. 


«  Il s’arrête pour reprendre sa respiration. La vue est à couper le souffle. Ici, sur les contreforts du Lassithi, le regard plonge jusqu’à la mer de Libye et s’envole vers les sommets. L’étendue miroitante et la côte gracieusement découpée à sa droite, les hauteurs escarpées du mont Dikti, à plus de deux mille mètres d’altitude, à sa gauche. Petros retrouve sa bonne humeur. Il aime par-dessus tout cette saison. Sur l’île, l’automne est généreux comme les habitants. Sur le bas-côté, un figuier aux effluves sucrés entêtants lui offre ses fruits. Le jus lui poisse les doigts, lui coule dans la barbe, c’est juste exquis. D’autres parfums lui chatouillent les narines, des odeurs de garrigue, origan, sauge et d’ariette dominent. Il se dit que si c’était seulement pour vivre cette minute, alors ça valait la peine d’avoir quitté sa Pologne natale. »

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2 réflexions sur « Eleftheria »

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