La Femme du deuxième étage

Un roman de Jurica Pavicic traduit par olivier Lannuzel et publié aux éditions Agullo


Le coup de foudre est immédiat entre Bruna, jeune employée modeste, et Frane, futur marin. Rapidement, le couple se marie et emménage au deuxième étage de la maison des parents de Frane où sa mère, Anka, vit toujours. Quelques années plus tard, leur vie bascule lorsque Bruna est emprisonnée à Pozega pour le meurtre de sa belle-mère…


La vie d’adulte commençait plutôt bien pour Bruna. Elle avait trouvé un travail de comptable et rencontré un gentil garçon, Frane.

Mais les choses tournèrent mal après le mariage des deux tourtereaux. Car le jeune couple va s’installer dans la maison familiale de Frane. 

Cette maison construite par le père de Frane pour abriter sa famille pourra accueillir à l’étage, le couple, tout en laissant la mère de Frane, Anka, en dessous. Pourquoi dépenser de l’argent quand on a un appartement disponible qui vous attend ? 

Et là, pour beaucoup, pas besoin d’ajouter quelque chose à l’horreur de la situation : vivre dans la même maison que sa belle-mère.

Manger avec elle tous les jours. Supporter sa toute-puissance, ses mesquineries et son emprise sur Frane. La ramasser quand elle aura fait un AVC et devenir son infirmière, pendant que Frane, marin, sera absent pendant de longs mois. 

Et un soir Bruna commet l’irréparable…

Ce roman, est très réussi. L’auteur réussit à instiller une impression de malaise, une oppression alors qu’il n’y a pas vraiment de suspens. Le lecteur sait très vite ce que Bruna a fait. 

C’est le pourquoi qui est intéressant. La sensation de cette jeune femme de passer à côté de sa vie, d’être écrasée par une routine qu’elle n’a pas choisi. Réduite à s’occuper d’une femme qu’elle déteste. 

Sur cette vie qui file, qui aurait pu prendre un autre chemin , avec des si et des pourquoi pas. 

Un roman que j’ai dévoré et qui me donne envie de découvrir « L’eau rouge », précédant roman publié par les éditions Agullo. 


«  Après toute une journée remplie de draps et de gaze, de pommades et d’odeurs de sueur, elle se posait à la fenêtre et respirait la fraîcheur tranquille de la nuit et pensait à ce jour futur où elle commencerait à vivre normalement. Ce « normalement » avait quelque chose d’indéfini, mais à ses yeux il avait clairement un visage : Frane et elle, deux personnes disposant de deux salaires, d’un toit sur leur tête, et qu’on laisse vivre leur vie en paix. Frane et elle, et un long chemin de temps qui s’étend devant eux comme une bande monotone, jusqu’à la vieillesse et la mort. Un jour nous vivrons normalement – voilà ce que pensait Bruna. Ce jour où ils vivaient normalement était au bout de l’horizon comme une certitude vaguement lointaine mais indiscutable. »

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3 réflexions sur « La Femme du deuxième étage »

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