Tenir sa langue

Un roman de Polina Panassenko publié aux éditions de l’Olivier


« Ce que je veux moi, c’est porter le prénom que j’ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur. »
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.
A son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l’URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l’école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom. 

Ce premier roman est construit autour d’une vie entre deux langues et deux pays. D’un côté, la Russie de l’enfance, celle de la datcha, de l’appartement communautaire où les générations se mélangent, celles des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l’autre, la France, celle de la maternelchik, des mots qu’il faut conquérir et des Minikeums.
Drôle, tendre, frondeur, « Tenir sa langue » révèle une voix hors du commun.


Quitter son pays – la Russie – pour la France, être naturalisée et réaliser un beau jour que le prénom de son enfance, Polina, a été francisé par l’administration en Pauline.

Voilà ce qui attend l’autrice de ce roman. 

Les sons sont presque les mêmes. Pourtant Polina ne souhaite pas renoncer à son prénom. Celui que ses parents lui ont donné.

S’ensuit donc un chemin, en parallèle, entre l’histoire de la jeune Polina qui quitte la Russie avec ses parents. Se confrontant aux difficultés de l’intégration.

Et Pauline, adulte accomplie qui ne souhaite pas se couper de ses racines, de son prénom alors que la vie continue ici et là-bas. Que les gens restent ou partent, meurent. Et que les accents se perdent.

Ce roman est le premier de Polina Panassenko. Il met en avant la difficulté de faire un pont entre son pays d’origine et celui où l’on grandit. De ce qu’on y perd et de ce qu’on y gagne. 

Néanmoins, je suis restée en retrait de ce récit. Je pense que l’auto-fiction n’est définitivement pas un genre qui me parle plus que cela. Ce roman en est un exemple typique, je n’ai rien de particulier à lui reprocher mais il ne m’a pas transporté. 


«  Il a raison, mon père, je ne suis pas tolérante. J’ai arrêté d’aller chez une copine qui a accroché sur son mur l’image Battre les Blancs avec le coin rouge de Lissitzky. Celle avec le triangle qui pénètre le rond blanc. J’ai arrêté d’aller chez elle d’abord puis j’ai fait le lien ensuite. Il faudrait que je lui dise, peut-être. Il faudrait que je lui dise, à a pote, que mon pays en sang accroché sur son mur, ça me gêne. »

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