Le mage du Kremlin

Un roman de Giulano Da Empoli publié aux éditions Gallimard


On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre…

Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir.
De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir. 


🪆l’ivresse du pouvoir 🪆

Vadim Baranov est un pur produit de la société russe. Un grand-père ancien noble, un père fonctionnaire soviétique et lui, le fils, décidé à profiter de la chute du communisme des années 90 pour être un artiste.

Mais voilà, parfois votre vie prend un tour plus improbable et Vadim devient un producteur en vue. Avant un rôle plus majeur : aider le tsar de toutes les Russies en personne. Un tsar plus connu sous le nom de Vladimir Poutine. 

Ce roman retrace l’itinéraire de cet homme qui participa à l’ascension de Poutine. Qui observa de très près les arcanes du pouvoir, joua ce jeu dangereux où personne ne gagne.

Ce roman, couronné du prix de l’Académie française, salué par la critique m’a véritablement emballé. 

Giuliano Da Empoli s’inspire librement de la vie de Vladislav Sourkov, mais il ne s’agit pas là d’une biographie. Non, nous sommes bien dans l’exercice romanesque mais, tout est tellement réussi que j’ai eu du mal parfois à me rappeler qu’il s’agissait d’une fiction. 

L’auteur exprime les contradictions russes, les points de vues si opposés aux nôtres pour expliquer la politique et la vision du pouvoir de Poutine. Et là encore, il faut se pincer pour se remémorer qu’il ne s’agit que du point de vue de l’auteur. Rien ne sonne faux dans ce roman. 

Le mage du Kremlin offre aussi une belle analyse du pouvoir qui réussit à captiver les hommes de tout temps, tels des insectes attirés par la lumière d’une lampe qui ne peuvent résister à son fatal attrait. 

Le roman est accessible dans son style et pourtant il offre une réflexion certaine. 

Une plongée passionnante et très réussie dans les arcanes du pouvoir russe. 


«  Voyez-vous, l’élite soviétique, au fond, ressemblait beaucoup à la vieille noblesse tsariste. Un peu moins élégante, un peu plus instruite, mais avec le même mépris aristocratique pour l’argent, la même distance sidérale du peuple, la même propension à l’arrogance et à la violence. On n’échappe pas à son propre destin et celui des Russes est d’être gouvernés par les descendants d’Ivan le Terrible. On peut inventer tout ce qu’on voudra, la révolution prolétaire, le libéralisme effréné, le résultat est toujours le même : au sommet il y a les opritchniki, les chiens de garde du tsar. Aujourd’hui au moins un peu d’ordre est revenu, un minimum de respect. C’est déjà quelque chose, nous verrons combien de temps cela durera. »

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