Le père Serge

Un roman de Léon Tolstoï traduit par J.-Wladimir Bienstock et publié chez Gingko éditeur


Le jeune prince Stepan Kassatzky, promis à un avenir brillant au sein de l’armée et de la haute société pétersbourgeoise, renonce un jour à cette vie et à tous ses biens pour entrer dans un monastère. Devenu le Père Serge, il va devoir lutter contre les tentations mais plus encore contre son propre orgueil et trouver sa véritable voie, perdu dans la foule des humbles et des pauvres, partageant leur vie rude et ordinaire.

Au-delà d’un portrait des moines qu’il a rencontrés au cours de sa vie, c’est en partie lui-même que Tolstoï décrit à travers la figure du Père Serge, parabole de son cheminement et de ses propres tourments. Écrit et remanié plusieurs fois par Tolstoï dans la seconde partie de sa vie, Le Père Serge ne fut publié qu’après sa mort, survenue dans des circonstances dont cette œuvre offrait une vision prémonitoire. Un texte fondamental.


J’avais quitté Tolstoï, fâchée. Lasse de sa morale qui me faisait lever les yeux au ciel. La sonate à Kreutzer avait causé, clairement, un froid dans notre relation. 

Mais, on ne se fâche que rarement pour de bon avec un auteur que l’on aime. Cette nouvelle « Le Père Serge », croisée par le plus grand des hasards dans un des rayons d’une librairie, m’a donnée envie de donner un second souffle à notre relation.

On suit, à travers ce court roman, l’histoire de Stepan Kassatzky. Ce jeune homme, promit à un bel avenir, décida de tout laisser derrière lui, à cause d’une déception amoureuse, pour devenir moine. 

Ce n’est d’ailleurs pas tant une blessure d’amour que d’orgueil. L’histoire va donc nous le montrer à différents stades de sa nouvelle vie. 

Ce livre offre une réflexion très intéressante sur la foi et l’orgueil, la religion russe et les cheminements intérieurs d’un homme.

Veut-il être saint par orgueil ou par amour des hommes ? Comment faire face à la tentation, au travers d’une rencontre où le simple froufroutement d’une robe déclenche un émoi immense. 

Ce roman saura séduire ceux qui n’aime pas les descriptions ou les digressions historiques, sociologiques, que Tolstoï déploie dans ses romans fleuves. Ici, tout est resserré et dense, servi par une plume plus simple mais terriblement efficace. 

Quand je vous le disais, on ne peut rester fâchée avec un auteur que l’on aime…la preuve, me voilà réconciliée avec Tolstoï !

Une lecture réalisée dans le cadre du mois de l’Europe de L’Est 🙂


« À ses bons moments ces pensées ne troublaient pas Kassatzky. Quand elles lui venaient alors, il se réjouissait de s’être affranchi de ces séductions. Mais à certains moments, s’effaçait tout ce qui, désormais, donnait un sens à sa vie. Il ne cessait pas de croire en ce qui le faisait vivre, mais il cessait de le voir, et alors le souvenir et, chose terrible à dire, le regret de sa conversion, le saisissait. »

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3 réflexions sur « Le père Serge »

  1. Très séduisant et intéressant 🙂 ! Voilà un livre qui pourrait vraiment m’intéresser. Je dois dire que j’apprécie beaucoup cette collection chez les éditions Gingko.
    Pourrait-on l’ajouter au bilan de notre Mois de l’Europe de l’Est ?
    Merci. Patrice

    Aimé par 1 personne

    1. Je planifie mes publications pour plus de simplicité et du coup, je perds un peu la notion du temps, mais oui cette publication est ma contribution au Mois de l’Europe de l’Est 🙂

      J’aime

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