Un roman de M.T. Edvardsson publié chez Sonatine éditions

Il n’existe pas de famille normale.
Faites connaissance avec la famille Sendell. Le père, Adam, est un pasteur respecté dans la petite ville de Lund, en Suède. Sa femme, Ulrika est une brillante avocate. Leur fille, Stella, dix-neuf ans, s’apprête à quitter le foyer pour un road trip en Asie du Sud-Est. C’est une famille normale, une famille comme les autres. Et comme toutes les autres familles de la ville, les Sendell sont horrifiés quand un important homme d’affaires, Christopher Olsen est retrouvé assassiné. Ils le sont plus encore quand, quelques jours plus tard la police vient arrêter Stella. Comment pouvait-elle connaître Olsen, et quelles raisons auraient pu la pousser à le tuer ? Il ne peut s’agir que d’une erreur judiciaire.
Dans ce récit en trois parties, chacun des membres de la famille tente à son tour de recomposer un puzzle dont il n’a pas toutes les pièces. C’est d’abord Adam qui s’exprime, puis Stella, et enfin Ulrika. Chaque fois, de nouvelles perspectives se font jour, la version précédente est remise en question, la vérité s’échappe. La seule évidence qui s’impose très vite, c’est qu’il n’existe aucune famille » normale « .
Lorsque l’on devient parent, on comprend que l’on va devoir faire face à plein de questions sans réponses mais on ressent aussi une certitude : on serait prêt à tout pour eux. Pour les sauver du danger.
Adam et Ulrika Sandell sont pareils. Alors, lorsque leur fille unique, Stella, est accusée de meurtre, leur seul but est de la sortir de cet enfer.
Eux dont leur vie qui semblait si parfaite vole en éclat.
Pourtant le tableau semblait idyllique : un époux pasteur, une femme avocate brillante, une fille unique de 19 ans qui rêve d’un voyage en Asie.
Pourtant, aucune vie n’est parfaite, et la leur ne fait pas exception. Adam et son besoin obsessionnel de contrôle, Ulrika qui jongle avec difficulté entre sa vie professionnelle et sa vie de maman, Stella impulsive et incontrôlable.
Polar à trois voix, celle du père, de la fille et de la mère. Mais surtout polar très réussi.
Les pages défilent, successions de courts chapitres, le besoin de comprendre, d’en savoir plus est là. Impérieux.
Au-delà de l’enquête à proprement parler, l’auteur explore avec talent les relations familiales. Ces moments où, malgré les bonnes intentions, les parents faillissent. Lorsqu’ils ne comprennent pas leur enfant ou que celle-ci semble si difficile à aimer.
Mais ne parler que de cela reviendrait à occulter la célébration de l’amitié décrite par l’auteur à travers le lien entre Stella et sa meilleure amie Amina.
Lorsque les mots ne sont plus nécessaires pour se comprendre. Lorsque chacune fait ressortir le meilleur de l’autre.
En bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré et je vous le recommande.
Dans la matinée du dimanche, je me suis retrouvé dans une pièce au mobilier spartiate du commissariat de police, à attendre d’être interrogé. On m’avait servi un gobelet de café fort, les minutes étaient lentes, pénibles, et ma peau me démangeait. La commissaire qui a fini par arriver s’appelait Agnes Thelin et avait une expression conciliante dans le regard. Elle a prétendu saisir exactement ce que je devais ressentir. Elle avait elle-même deux fils de l’âge de Stella.
» Je comprends votre crainte et votre tristesse.
-Ce ne sont pas les mots que j’utiliserais. »
Avant tout, j’étais en colère. Cela semble étrange, en tout cas maintenant, après-coup, mais je devais me trouver dans une phase de choc aiguë. J’avais mis l’angoisse et le chagrin en attente pour me concentrer sur ma survie, sur la survie de ma famille. J’allais nous sortir de là.