Les Crèvecœur 1 : Edith et Romain

Un roman d’Antonia Medeiros

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Un destin unique, une obsession familiale, le poids des secrets.

Germain Crèvecœur, l’un des plus grands créateurs de chaussures pour femmes du XXe siècle, vient d’être retrouvé pendu. Il lègue à un fils mystérieux tous ses biens, y compris une maison étrange aux murs couverts de souliers féminins et des lettres dans lesquelles le défunt dévoile le roman de sa vie ainsi que ses plus terribles secrets…

Pris entre l’amour fusionnel de sa mère Édith et la folie fétichiste de son père cordonnier, Germain grandit au début des années 1920 conscient de sa différence et de sa sensibilité à l’élégance féminine. Des tragédies familiales et des secrets qui hantent son histoire, il puisera toute la force de sa passion créatrice afin de répondre à cette unique question : peut-on guérir son âme au fond d’une bottine pour dames ?

Entre passions et intrigues familiales, la saga des Crèvecœur est un hymne à la féminité et une fresque fascinante où se mêlent Histoire, sensualité et quête du bonheur.

Édith et Romain est le premier tome de cette saga familiale en deux volets.


C’est un roman qui par certains côtés m’a fait penser à un film de Jean-Pierre Jeunet ou de Baz Luhrmann, au début je me dis “Ouh là là c’est quoi ce truc ??” et au générique de fin, en l’occurrence la dernière page du récit, je conclus par un “Trop bien !”, je vous explique cela en détail.

J’aime beaucoup les sagas familiales car j’apprécie de suivre une histoire et voir comment celle-ci et les choix de ses personnages vont influencer la génération suivante. Je trouve qu’ici c’est un axe qui est totalement respecté. Le récit s’articule en plusieurs parties : l’histoire de Germain Crèvecœur qui découvre que son père vient de mourir (alors que sa mère lui avait toujours dit qu’il était mort il y a de cela des années), et on suit donc son histoire ainsi que celle de son père et de ses grands-parents.

Il y a de la part de l’auteur un vrai questionnement sur la construction personnelle d’un enfant face à l’absence de père que ce dernier soit mort ou défaillant.

Le tout se fait dans un style très travaillé, aux mots choisis avec soin, dans un récit qui est tour à tour tendre et cruel. Pour tout vous dire, moi qui suis à la limite de la phobie des cirques ( je pense que cela doit avoir un nom très intelligent), j’ai même passé un moment assez flippant mais chut je n’en dis pas plus et vous invite à découvrir cela par vous-même !

Il y a un étrange fil conducteur dans ce récit qui est la chaussure. Ce roman est une véritable ode aux souliers, sandales et autres bottines qui viennent habiller et soutenir nos petons. J’avoue regarder mes chaussures d’un oeil légèrement différent après cette lecture.

Mon seul bémol serait dans la dernière partie du récit et plus exactement dans sa construction. Tout le long du récit, les chapitres nous présente successivement les histoires croisées des personnages alors que la fin du récit se concentre sur l’histoire de la vie d’un seul des personnages ce qui m’a un peu dérangé.

Mais cela ne gâche pas la musique si particulière de ce roman qui mérite d’être découvert.

Evidemment, à l’annonce que je suis Germain Crèvecœur, on se tait. On écoute, on réfléchit, on fronce les sourcils, mais on ne dit rien. Crèvecoeur, c’est tout sauf invitant, sympathique ou chaleureux. Crèvecœur, Crèvecœur. Et voilà le malaise qui s’installe. Et moi, je vois bien que derrière ce non-dit, derrière leur regard, il y a une image qui se dessine ; celle d’un cœur que l’on perce avec une violence inouïe. Et cette violence, bien sûr, ne peut se solder que par une chose : la mort ou la lente agonie.

 

5 réflexions sur « Les Crèvecœur 1 : Edith et Romain »

  1. J’ai peur des clowns donc la peur des cirques peut se comprendre haha ! Ce livre me semble très intéressant même s’il paraît aussi très bizarre, je le note dans mon carnet « trouver à la bibliothèque » 🙂 Merci pour cette découverte !

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