Bout d’ficelle ou le secret du Chemin-vert

Un roman jeunesse de Liliane Korb et Laurence Lefèvre

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A douze ans, Adèle est très grande, un mètre soixante neuf ! On la surnomme l’Asperge. A la maison, l’appartement n’est pas bien grand, aussi Adèle  doit-elle partager sa chambre avec les jumeaux de neuf ans, petits montres qui empiètent sans scrupule sur son territoire.

Au lycée, pour la première fois, Adèle fait partie d’une bande, réunie autour d’un projet généreux et top secret !


Attention, voici une lecture nostalgique, une vraie madeleine de Proust pour moi ! J’adorais ce duo lorsque j’étais plus jeune (je vous conseille d’ailleurs l’excellent « L’élixir de Tante Ermolina » que j’ai dû lire une bonne centaine de fois également) mais les années passant, ce livre était resté fermé pendant un moment. Et puis soudain, au cours d’une séance de dépoussiérage de ma bibliothèque, je me suis arrêtée devant ce bouquin, j’en ai lu une page, puis une autre et encore une autre et hop me voilà embarquée dans l’histoire comme tant d’années auparavant et le dépoussiérage remis aux calendes grecques.

J’ai retrouvé tout ce charme, toutes les qualités qui faisaient que j’étais fan du roman. Bon, autant vous l’avouez tout de suite, ce n’est pas une lecture intemporelle comme peux l’être un Hugo ou un Dostoïevski mais néanmoins le rythme est agréable, il y a un juste équilibre entre dialogues et descriptions, l’ensemble est fluide et ponctué de ce qu’il faut de rebondissements pour que les pages s’enchaînent sans longueurs.

Les illustrations auraient pu être dessinées par mes soins si j’avais eu un tant soit peu de dons artistiques. Ce que je veux dire par là, c’est que Solvej Crévelier, l’illustratrice, a réussi à dessiner les personnages exactement comme je me les imaginais. Petite parenthèse en passant : je déteste quand je m’imagine les personnages comme si ou comme cela et qu’en un dessin, bam je me retrouve avec une nouvelle tête dans mon esprit pour tel ou tel personnage.

Bref, revenons-en à nos moutons…

Les personnages sont très attachants et ce que j’aime et avais déjà aimé à l’époque, c’est que ce sont les loosers (oh là là, est-ce que ça se dit encore ???) qui sont les héros de l’histoire, ceux qui au collège ne rentrent pas suffisamment dans une case pour être membre d’un groupe (les populaires, les intellos, les gros bras), je trouve cela du coup assez valorisant de montrer que l’on n’a pas besoin de répondre aux canons de popularité pour avoir une bande de potes et vivre une adolescence classique avec histoires de cœur, enguelades avec les parents…

Pour ne rien gâcher, vu que le livre date un peu, pas de smartphone ou réseaux sociaux ! Cela renforce ce petit côté suranné qui me plait tant…

Conseillé pour les 9/10 ans, j’avoue sans complexe que la relecture de ce classique de ma jeunesse a été une vraie parenthèse enchantée pour moi !

– Miss Poliveau Philippine

– Irayam

– Hiiire ! s’écrie Miss Sutter.

– Iiiire ! reprend Philippine en levant discrètement les yeux au ciel.

– Miss Sarafi Sarah

– Not Sarafi, Sarfati, madame, irayam, débite sans lever la tête une grosse fille vêtue d’un jogging orange fluo.

Miss Sutter hausse les épaules. Elle renonce au combat, pour l’instant.

Enfin arrive le dernier de la liste

– Mister Wolaf Mosis

Silence.

– Mister Wolaf Mosis ?

Miss Sutter, le sourcil dressé, l’œil américain, cherche parmi nous ce mystérieux Wolaf Mosis. Robert Blèche se plie en deux sous sa table et claironne :

– I his not ire, mistress !

D’un geste vengeur, celui de Pharaon vouant Moïse à l’exil, Miss Sutter lui indique la porte.

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