Devouchki

Un roman de Victor Remizov publié aux éditions 10/18

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À Beloretchensk, en plein cœur de l’immense Sibérie, Katia et Nastia, la vingtaine, lasses de voir leur quotidien s’embourber dans la misère, décident de quitter leur province natale pour les lumières de la capitale.Elles rêvent d’avenir, d’argent, d’amour ; elles rêvent d’amitié, de joie, de nouveauté. Mais c’est le Moscou de l’argent sale, du mensonge et de la violence qui les accueille. À peine descendues du train, les voici traquant toit, travail, nourriture, craignant à chaque minute de devoir retourner auprès de leurs familles et assumer un échec.


Livrées à elles-mêmes dans une jungle urbaine d’une brutalité inouïe, les deux devouchki se verront contraintes de garder la tête froide pour éviter d’avoir à commettre le pire et de sacrifier ce qu’elles ont de plus cher : l’espoir.


Katia et Nastia sont deux cousines que tout oppose. Elles vivent à Beloretchensk en Sibérie et aspirent à autre chose. Il faut dire que le travail ne se bouscule pas au portillon et que l’argent manque souvent.

Nastia réussit à convaincre Katia de tenter l’aventure pour Moscou. Elles rêvent d’un avenir brillant. Pour Nastia, ce futur prendrait la forme d’un homme riche pour l’entretenir. Katia, elle, rêve d’un métier qui lui permettrait de mettre de l’argent de côté pour sa famille.

Mais elles vont vite se rendre compte que la beauté de la capitale et ses fastes ne sont pas pour les provinciales sans le sou et sans relations.

L’idée de départ, somme toute classique, celle du provincial découvrant la capitale et ses dangers est souvent utilisé en littérature.

Mais là, la promesse d’une plongée dans la société russe moderne et ses travers semblait très intéressante.

Les premiers chapitres abordaient la question de la corruption endémique du pays, avec l’argent qui semble être le moteur d’une société en perdition, ou évoquait le sort des nombreux immigrés déconsidérés au sein de la capitale.

Le profil diamétralement opposé des deux cousines, l’une évoquant la pureté et l’innocence, l’autre la cupidité et l’égoïsme donnait une certaine force aux premiers instants du livre.

Mais ensuite quelle déception, on bascule petit à petit dans un scénario à grosses ficelles, avec des partis pris difficilement crédibles… Tout semble aller trop vite sans que la psychologie des personnages ne soit creusée outre mesure.

Cela sonne creux, cela sonne faux.

En résumé, une grande déception pour moi.

Un jour, un professeur lui avait demandé de faire un rapport détaillé sur le journalisme russe contemporain. Il avait passé la nuit sur Internet avant de refuser de délivrer son exposé. À quelques rares exceptions près, le journalisme russe contemporain est une véritable infamie. On ne pouvait qu’en rire ou plaindre la pauvre Russie, ce qu’il voulait éviter. Il l’expliqua au professeur qui le comprit, disant qu’il respectait son point de vue et aurait fait la même chose à sa place.

4 réflexions sur « Devouchki »

  1. J’ai commencé à lire ta chronique en me disant : oh ça a l’air sympa ! Mais finalement, vu ta conclusion, je vais laisser passer. ^^’ Dommage que ce soit une telle déception, je te souhaite une très belle découverte à venir pour compenser cette lecture plus que mitigée. 😉

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