19 femmes – les Syriennes racontent

Un livre de Samar Yazbek publié aux éditions Stock

19 femmes couv

« 19 femmes est le fruit d’une série d’entretiens que j’ai menés avec des Syriennes dans leurs pays d’asile, ainsi qu’à l’intérieur du territoire syrien. À chacune j’ai demandé de me raconter « leur » révolution et « leur » guerre. Toutes m’ont décrit le terrible calvaire qu’elles ont vécu. Je suis hantée par le devoir de constituer une mémoire des événements qui contrerait le récit qui s’emploie à justifier les crimes commis, une mémoire qui, s’appuyant sur des faits incontestables, apporterait la preuve de la justesse de notre cause. Ce livre est ma façon de résister. » Samar Yazbek.


Avec ce document unique, capital, sur le rôle des femmes dans la révolution, Samar Yazbek rend leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l’espoir.


Dignité et justice, voilà deux termes qui sont égrenés comme une litanie, un souhait, celui d’une Syrie dans laquelle ces deux mots trouveraient tout leur sens tout au long de ce livre.

19 femmes – 19 portraits de femmes d’une force incroyable pour lesquelles le respect est total.

La révolution syrienne va se heurter de plein fouet à un régime buté et sanguinaire qui annihilera consciencieusement l’opposition pacifiste. Mais elle se confrontera aussi à l’ingérence de pays extérieurs notamment financière. À l’antagonisme des différentes factions rebelles. À la militarisation du conflit. À la fuite des classes moyennes laissant les plus pauvres au centre des combats.

La Syrie a fait l’actualité des médias et pourtant, c’est grâce à ces témoignages que la réalité cosmopolite de ce pays apparaît. On assiste la gorge nouée aux premières manifestations unies organisées. Puis, avec un cynisme consommé, la graine de la méfiance sera semée, montant les communautés les unes contre les autres.

Dans ce maelström, ces femmes se sont engagées, ont été menacées, emprisonnées, torturées. Elles n’ont pas lâché prise. Elles ont essayé de recréer ce qui était détruit, de tisser du lien, de l’espoir dans cette nuit profonde.

Certaines sont parties, d’autres sont restées. Toutes sont anéanties mais toujours vivantes, puisant dans leur force incommensurable pour nous livrer ces récits poignants, déchirants, nécessaires.

Le plus terrible c’est que les gens de la classe moyenne ont quitté la Ghouta. Ils ont fui quand les combats se sont intensifiés. Ceux qui sont restés étaient les plus pauvres, les plus simples, les plus religieux. Les plus ignorants également. La classe moyenne porte la responsabilité d’avoir abandonné ces gens à eux-mêmes. En réalité, déjà avant la révolution elle avait commencé à déserter la région. Avec d’autres, j’ai fait partie d’une minorité qui a accepté de vivre au contact de ce milieu. Je l’ai fait volontairement, car je savais que le départ de la classe moyenne affaiblirait notre efficacité. Des activistes de milieux plus ou moins aisés venaient un jour ou deux et repartaient. C’était encore pire.

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