La femme de trente ans

Un roman d’Honoré de Balzac publié aux éditions Folio

la femme de 30 ans couv

La femme de trente ans, qui est-elle ? Mariée, elle est au sommet de sa vie, car c’est là qu’elle prend sa liberté, c’est-à-dire un amant, ce dont Balzac la félicite, mais que la société punit cruellement.

Voici donc l’un des romans les plus engagés de Balzac, dans lequel il dénonce la condition des femmes, mariées à des hommes dont elles découvrent trop tard les défauts, et vieilles déjà à la moitié de leur vie. L’auteur constate l’échec du mariage d’amour et, avec ces enfants nés sans amours, l’échec de la maternité. Cette histoire sombre, où la sexualité joue un rôle étonnamment moderne, est traitée avec une grande liberté de ton, entre roman historique, roman-feuilleton et essai. Balzac montre qu’à tout âge la femme a le droit d’aimer et d’être aimée, même en dehors du mariage, et d’être reconnue par la société pas seulement comme épouse et mère, mais comme femme. 


Julie d’Aiglemont a épousé l’homme de son choix, son beau cousin Victor. En ce 19ème, ce n’est déjà pas si mal.

Un seul problème, elle se rend vite compte que cette vie conjugale n’est pas faite pour elle. Cette union lui pèse car elle prend conscience des limites de son époux et supporte ses étreintes par devoir, sans aucun plaisir.

La vie s’annonce longue et ennuyeuse, un chemin de croix pour cette jeune femme qui, vertueuse, ne veux pas tromper son ennui en prenant un amant.

Pourtant Lord Grenville est là, amoureux d’elle au premier regard.

Cette étude de mœurs commence plutôt sur de bons rails. La modernité du propos, de cette femme qui ne s’épanouit pas dans sa vie de couple, qui subit les assauts de son mari sans les apprécier.

Les événements se succèdent avec des ellipses temporelles de plusieurs années.

Tout allait plutôt bien quand me voilà arrivée à la quatrième partie.

Je commence à tiquer un peu, un rebondissement, qui me semble incroyable, est balayé en deux lignes.

Puis, je commence la cinquième partie et arrive ce moment terrible pour moi où je regarde la pagination en me disant que j’ai dû rater des pages.

L’ambiance change complètement, donnant l’impression de lire un autre roman. Les parties précédentes et la fin du livre me semblent déconnectées l’une de l’autre.

J’ai donc fini ma lecture en diagonale, avec cette femme de trente ans qui fut une déception pour moi.

Un enfant, monsieur, n’est-il pas l’image de deux êtres, le fruit de deux sentiments librement confondus ? S’il ne tient pas à toutes les fibres du corps comme à toutes les tendresses du cœur ; s’il ne rappelle pas de délicieuses amours, les temps, les lieux où ces deux êtres furent heureux, et leur langage plein de musiques humaines, et leurs suaves idées, cet enfant est une création manquée. Oui, pour eux, il doit être une ravissante miniature où se retrouvent les poèmes de leur double vie secrète ; il doit leur offrir une sources d’émotions fécondes, être à la fois tout leur passé, tout leur avenir. Ma pauvre petite Hélène est l’enfant de son père, l’enfant du devoir et du hasard ; elle ne rencontre en moi que l’instinct de la femme, la loi qui nous pousse irrésistiblement à protéger la créature née de nos flancs.

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