Les confessions du jeune Néron

Un roman de Margaret George publié aux éditions Tallandier

L’ambition redoutable d’une mère. Un empereur devenu symbole de cruauté. Voici le récit de la jeunesse de Néron, pleine de fureur et de tragédie. Ier siècle après J.-C.
Dans l’Empire romain, nul n’est à l’abri de la trahison : homme, femme ou enfant. Et encore moins Néron, dont l’héritage royal attise toutes les convoitises. Son oncle, l’empereur fou Caligula, essaye de le noyer alors qu’il a trois ans. Depuis cet épisode funeste, le jeune prince, sensible et cultivé, doit chaque jour déjouer les tentatives d’assassinats et les complots. Mais le pire danger vient de sa propre mère, l’incestueuse Agrippine, qui a empoisonné son époux, l’empereur Claude, et veut désormais contrôler l’empire. Néron en tire alors une terrible leçon : mieux vaut être craint que mort…


Néron. Empereur romain honni à travers les âges. Néron, le tyran, qui joua de la lyre alors que Rome brûlait.

Pourtant, la réalité est souvent plus nuancée que les légendes. Les recherches modernes montrent une autre facette de l’empereur : un artiste, soutien de la plèbe, bâtisseur et esthète.

Margaret George redonne vie et réhabilite elle aussi Néron dans ce roman qui retrace les jeunes années de l’empereur.

Ce récit entraîne le lecteur dans cette Rome antique, pleine de bruit et de fureurs. Celle de l’aristocratie, où la lutte principale est celle pour le pouvoir. Chaque coup y est permis pour se débarrasser de ses ennemis.

Au milieu de ce maelström, le jeune Néron grandit, solitaire. Dès son plus jeune âge, il est l’instrument des adultes autour de lui, en premier lieu de sa mère, Agrippine, qui est certaine d’une chose : son fils régnera et elle fera tout pour que cela se réalise.

Je ne suis pas historienne donc je ne peux vous garantir l’exactitude des éléments rapportés dans le roman, d’ailleurs peu importe car il s’agit d’un roman et non d’un essai. Mais ce qui est certain, c’est que tout sonne vrai.

Loin de l’image d’Épinal de l’empereur, c’est un homme dans toute sa complexité qui nous est dépeint. Souhaitant se démarquer des pratiques sanguinaires de ses ancêtres mais prisonnier en quelque sorte de son héritage. Souhaitant avoir une vie aussi conforme à ses souhaits que possible mais prisonnier de son statut.

La plume de Margaret George est très agréable. Elle réussit à faire de cette biographie romancée un page-turner que j’ai dévoré.

Vous l’aurez compris, voilà une lecture que je conseille et j’espère que les éditions Tallandier publieront la suite !

D’une certaine façon, c’était étrange d’être le seul enfant de la maison. Je n’avais personne avec qui jouer à l’exception de Pâris – qui avait un côté puéril mais qui était adulte – et les enfants esclaves. Tante n’aimait pas cela, quand je jouais avec eux, mais elle ne pouvait pas me surveiller sans cesse, et qu’espérait-elle donc de moi ? Je vais l’avouer franchement : je me sentais seul. Seul comme dans solitaire, comme dans « séparé des autres ». Tante me répétait qu’être différent était une chance magnifique mais pour moi c’était une punition. C’est pourquoi j’éprouvais un sentiment de liberté en m’amusant avec les petits esclaves de mon âge et en jouant les rôles que m’enseignaient Pâris. Parfois j’étais un dieu, parfois un adulte, parfois même une fille (j’étais la Perséphone de son Hadès, car nous utilisions toujours les noms grecs adéquats, non pas les noms romains de Proserpine et de Pluton). Sur la scène, qui n’était que la cour de la maison, je pouvais devenir n’importe qui. Dans la vraie vie, comme me le rappelait sans cesse ma tante, j’étais le descendant d’Auguste, ce que je ne devais jamais oublier.

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