Pacifique

Un roman de Stéphanie Hochet publié aux éditions Rivages

PACIFIQUE COUV

« Je noue le hachimaki aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J’effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. Le froid dans mes veines, le temps s’est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent. À vingt et un ans, j’ai l’honneur d’accepter de mourir pour l’empire du Grand Japon. 

En nous plongeant dans l’intimité d’un kamikaze de la guerre du Pacifique, Stéphanie Hochet nous livre un roman vibrant, poétique et d’une intensité rare. 


La mort est accueillie comme une victoire lorsqu’elle permet de défaire l’ennemi americain. C’est pourquoi Isao Kaneda, pilote de l’armée japonaise durant la seconde guerre mondiale doit se sacrifier. Lui et son escadron seront des chrysanthèmes volants.

Pourtant, comment jongler entre son sens du devoir hérité d’une éducation stricte et son désir de vivre, d’aimer, d’expérimenter ?

Le jeune pilote part pour sa dernière mission, la peur au ventre. Cependant sa course ne s’arrêtera pas dans un navire américain mais sur une île peuplée de quelques habitants.

La paix – comment la trouver ? Comment accepter d’avoir désobéi, d’être toujours vivant lorsqu’on a fait le serment de ne plus l’être ? Mais cette mort peut-elle être embrassée, recherchée, lorsque l’on connaît l’inutilité de sa mission ?

Une difficulté inextricable pour le jeune homme.

Le retour à la nature, dans une île figée dans les temps passés est-il une solution ?

Récit à la beauté entêtante, d’une grâce poétique, on y retrouve en peu de pages beaucoup de réflexions intemporelles. Comment concilier l’individu face à la norme et à l’autorité. Le sens du devoir opposé au souffle de vie.

Une belle découverte que je vous recommande !

Je vais laisser derrière moi ma famille. Le fils aîné des Kaneda va disparaître. il est probable que mes parents, ma grand-mère, vivront moins bien sans ma présence et mon aide. Mon frère se sentira seul. Je retiens mes pleurs. Du moins, le jour. La nuit, dans mon lit, j’enfouis mon visage dans l’oreiller et éclate en sanglots.

Comment imaginer sa propre mort ? Quelle sera sa forme ? Sera-t-elle une douleur, une désintégration de particules ? Aurais-je le temps de contempler ce qu’il m’arrive ?

Mon imagination butte sur tous ces mystères. Mais je sais une chose : il est indigne de ne penser qu’à sa propre vie. Au-delà de son existence, et même au-delà de celle de ses proches, priment le devoir et l’honneur. C’est une leçon apprise. C’est une leçon répétée.

3 réflexions sur « Pacifique »

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