Les femmes et le pouvoir

Un livre de Mary Beard publié aux éditions Pocket

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« Mère, retourne dans tes appartements, reprends tes travaux […] discourir est l’affaire des hommes. » Ainsi dans l’Odyssée d’Homère, Télémaque s’adresse-t-il à Pénélope. Révolte adolescente ou misogynie systémique ?


Pour mieux cerner la violence exercée sur les femmes afin de leur intimer le silence, Mary Beard puise dans l’histoire de Méduse, d’Elizabeth Ire ou d’Hillary Clinton. Elle revisite ainsi, avec humour, la question de l’égalité des sexes et explique pourquoi, depuis deux mille ans, l’on a des femmes qui s’expriment et revendiquent le pouvoir une image détestable.


Les femmes et le pouvoir. Tout un programme, car difficile de s’interroger sur la condition féminine sans évoquer ce pouvoir historiquement, et qui reste encore, majoritairement confisqué par les hommes.

Mary Beard s’interroge sur cet état de fait, sur le pourquoi de cette situation et les solutions pour y remédier.

Autant le préciser tout de suite, ce livre n’est pas un essai à proprement parler mais il reprend des discours de Mary Beard de 2014 et 2017, réactualisés et avec une postface de l’autrice.

Elle propose des pistes de réflexion et non une analyse approfondie de l’écartement des femmes de la sphère publique.

Pour autant c’est une lecture intéressante qui montre bien comment les femmes briguant le pouvoir sont rabaissées, non pas tant en raison de leurs propos, que par le fait qu’elles prennent la parole.

Une situation héritée, mais pas seulement, du monde gréco-romain pour qui l’apanage des femmes n’était pas la parole publique mais l’espace privé.

Une solution proposée par l’essayiste est plutôt intéressante et viserai à changer plutôt que les règles du jeu, le jeu lui-même en redéfinissant la notion de pouvoir.

Un livre bref, qui offre de belles réflexions, mais qui, de par son format, laisse tout de même un peu sur sa faim. J’aurais aimé en lire davantage !

Dans tous les cas, les métaphores communes dont nous usons pour représenter l’accès des femmes au pouvoir – « elles frappent à la porte », « elles se jettent à l’assaut de la citadelle », « elles brisent le plafond de verre » ou « on leur fait la courte échelle » – soulignent le fait que la féminité  serait par nature extérieure au pouvoir. Les femmes accèdent au pouvoir soit parce qu’elles ont mis à bas des barrières, soit parce qu’elles se sont emparées de quelque chose à quoi elles n’avaient pas vraiment droit.

2 réflexions sur « Les femmes et le pouvoir »

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