Dracula

Un roman de Bram Stoker publié aux éditions Pocket

dracula couv

Comment Vlad III, prince de Valachie, dont le goût immodéré pour le supplice du pal lui a valu le sobriquet de « Tepes » (l’empaleur), est-il devenu, sous la plume de Bram Stoker, le comte Dracula ?

Comment un seigneur de la guerre mort au combat en 1476, contre les Turcs est-il devenu un « non-vivant », se nourrissant du sang de ses victimes ? Comment, enfin, le folklore du vampire s’est-il nourri des chroniques historiques ? Mystérieuse alchimie qui fit l’universel succès du roman de Stoker. Par lui, la légende est devenue mythe et a donné naissance à la saga du Prince des ténèbres. 


Retour aux origines du mythe. Au fondement de l’attrait qu’exerce, encore, le vampire avec le Dracula de Bram Stoker.

Le comte est un non-mort, condamné à errer pour l’éternité, voué à se nourrir de sang, prisonnier de son tombeau du lever au coucher du soleil. Prisonnier de ses instincts et de sa nature.

Face à lui, un groupe d’hommes mené par le Docteur Van Helsing décidés à protéger deux femmes convoitées par le vampire.

Ce roman composé de lettres et d’extraits de journaux intimes offre, au-delà de la figure du vampire, des thématiques intéressantes.

Sans entrer dans les détails, les vampires n’apparaissent pas uniquement comme des monstres sanguinaires mais comme des êtres condamnés à être esclave de leur nature démoniaque dont seule la mort pourra les délivrer.

La foi totale en la science est aussi malmenée avec ce récit dans lequel seules les anciennes croyances peuvent apporter une solution.

Pourtant, le sentiment laissé par ce roman est mitigé.

Certains passages notamment au début ou à la toute fin sont dépeints à la perfection, avec une atmosphère étrange et lente, sombre et dérangeante. Le personnage de Reinfield, zoophage interné dans l’asile dirigé par l’un des personnages principaux est tout particulièrement réussi. Ces scènes contrastent avec de nombreuses longueurs qui émaillent le récit.

Le récit souffre aussi de son aspect suranné. Paru en 1897, le roman est très classique dans sa vision des choses, les femmes aux yeux des personnages masculins sont des choses sensibles à protéger, sujettes à l’évanouissement et aux crises de nerfs.

Si, au final, j’ai aimé revenir aux origines du mythe, les longueurs m’ont empêchées d’apprécier pleinement cette lecture.

Il y a, maintenant, des entités qui s’interposeraient entre vous et la mort. Vous ne pouvez pas mourir ! Nulle main ne peut vous tuer. Certainement pas la vôtre ! Avant que l’autre, celui qui a gâché votre vie, ne soit lui-même un véritable mort, vous devez demeurer en vie car, sinon, votre propre mort ferait de vous l’un de ces non-morts que nous combattons. Non, vous devez vivre ! Vous devez lutter, vous forcer à vivre, même s’il vous semble que la mort serait, pour vous, un indescriptible bienfait. Vous devez combattre la Mort elle-même, qu’elle se présente à vous dans la joie ou dans la peine, le jour ou la nuit, dans la paix ou dans le danger ! Pour le salut de votre âme immortelle, je vous adjure de ne pas mourir, de ne même pas penser à la mort avant que ces horribles événements ne soient morts eux-mêmes !

2 réflexions sur « Dracula »

  1. Pour ma part j’ai beaucoup aimé ce côté « suranné » qui fait, à mon sens, tout le charme de Dracula, même si j’ai aussi été parfois ennuyée par quelques longueurs et une résolution finale bien trop rapide à mon goût par rapport au reste du récit. J’ai toutefois été ravie de découvrir cet incontournable qui m’a donné envie de lire davantage de romans gothiques !
    Peut-être cette petite émission sur le Dublin de Bram Stoker t’intéressera-t-elle ? https://www.arte.tv/fr/videos/091152-052-A/invitation-au-voyage/
    Merci pour cette chronique 🙂

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire