Le mystère Henri Pick

Un roman de David Foenkinos publié chez Folio

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En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses… Aurait-il eu une vie secrète ?

Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? 
Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.


Après avoir vu le film, que j’ai apprécié, il était enfin temps pour moi de me plonger dans sa matière originaire.

Tout d’abord, bonne surprise : l’adaptation cinématographique n’est pas un simple copier-coller du livre ce qui rend les deux supports parfaitement complémentaires.

L’histoire en deux mots : dans une étrange bibliothèque bretonne des livres refusés, une jeune éditrice aux dents longues et son écrivain d’amoureux trouvent une véritable pépite littéraire.

Ce roman aurait été écrit par un certain Henri Pick, pizzaïolo de son état, décédé mais qui selon sa veuve n’aimait pas lire et n’a jamais écrit de sa vie.

Voici le point de départ d’une enquête littéraire.

Une intrigue qui permet de mettre la littérature en avant.

Les livres, les auteurs, les éditeurs, les émissions de télévision…autant de clins d’œil littéraires qui rendent ce roman attachant pour la lectrice que je suis.

Le ton est léger, sans prétentions, mais pour autant l’auteur ne manque pas d’égratigner certains travers comme l’aspect purement marketing de certains succès de nos librairies.

David Foenkinos appuie aussi discrètement là où cela peut faire mal : la notion de temps dans une histoire d’amour, de ce quotidien qui finit pas peser lourd. De la vie tout simplement, qui file, et dont on oublie parfois qu’il nous appartient de lui trouver un sens.

J’ai retrouvé la plume si subtile qui m’avait transporté avec « La délicatesse », les pages se succèdent sans lourdeurs, ni longueurs.

Impossible de finir cette chronique sans saluer la belle mise en avant d’une merveille de la littérature : Eugène Onéguine de Pouchkine.

J’espère qu’après avoir lu « Le mystère Henri Pick, vous aurez envie de vous plonger dans ce grand classique.

Ou qu’après avoir adoré les vers de Pouchkine vous aurez envie de vous jeter sur cet hommage de Foenkinos.

Ou alors de découvrir les deux…

Delphine Despero vivait à Paris depuis presque dix ans, contrainte par sa vie professionnelle, mais elle n’avait jamais cessé de se sentir bretonne. Elle paraissait plus grande qu’elle ne l’était réellement, sans que ce soit une question de talons aiguilles. Il est difficile d’expliquer comment certaines personnes parviennent à se grandir ; est-ce l’ambition, le fait d’avoir été aimé dans son enfance, la certitude d’un avenir radieux ? Un peu de tout cela peut-être. Delphine était une femme que l’on avait envie d’écouter et de suivre, au charisme jamais agressif. Fille d’une professeure de lettres, elle était née dans la littérature. Elle avait ainsi passé son enfance à examiner les copies des élèves de sa mère, fascinée par l’encre rouge de la correction ; elle scrutait les fautes, et les tournures maladroites, mémorisant pour toujours ce qu’il ne fallait pas faire.

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