Je te suivrai en Sibérie

Un roman d’Irène Frain publié aux éditions Paulsen

Après Marie Curie et Simone de Beauvoir, Irène Frain se tourne vers une héroïne qui fascina les romantiques : Pauline Geuble, amoureuse rebelle d’un insurgé décabriste. Partie sur ses traces en Russie, Irène Frain en reviendra hantée par une femme d’exception, étonnante de courage, de force et de passion.
Pauline est de ces femmes qui brisent les obstacles.

Risque-tout, elle quitte sa Lorraine natale à la fin de l’épopée napoléonienne pour rejoindre Moscou où, simple vendeuse de mode, elle est courtisée par un richissime aristocrate. Ivan Annenkov est un fervent admirateur de la France des Lumières et un farouche adversaire du servage. Il appartient à une société secrète qui rêve de renverser le tsar. Le complot échoue, les Décembristes sont déportés en Sibérie. Ivan aurait été promis à mourir dans l’oubli le plus total si Pauline, comme sept autres femmes de condamnés, n’avait décidé de le rejoindre. La petite bande, qui deviendra légendaire, soutient si bien les conjurés qu’ils relèvent la tête et fondent, derrière les murs de leur prison, une minirépublique à la française…
Qui était au juste cette Pauline qui croisa les hommes les plus célèbres de son temps, de Dumas à Dostoïevski, qu’elle fascina ? Irène Frain a suivi ses traces depuis la Lorraine jusqu’à la Transbaïkalie. Elle ressuscite son équipée et brosse avec feu et sensibilité le portrait d’une amoureuse endiablée.


Les Décembristes ont inspiré nombres d’écrivains, peintres et autres artistes.

Mais qui sont-ils ? Pour résumer grossièrement, Ils s’agit d’un groupe d’hommes principalement issus de la noblesse russe, qui souhaitaient, via un coup d’état, obtenir des réformes démocratiques du Tsar Nicolas 1er. Le 14 décembre 1825, leur complot fut déjoué. Les meneurs furent exécutés et les autres exilés pendant des durées plus ou moins longues en Sibérie.

Condamnés à l’exil perpétuel et l’oubli, ils furent sauvés par huit de leurs femmes qui les accompagnèrent et se battirent pour les aider tant matériellement que moralement.

Le plus important fut également que, grâce à elles, ces hommes ne sombrèrent pas dans l’oubli.

Parmi ces femmes, une française, Pauline Geuble. Et c’est à son destin incroyablement romanesque qu’Irène Frain va redonner vie.

En remontant les traces, en analysant les éléments connus, en se rendant sur les lieux qui hébergèrent ces insurgés et leurs épouses.

Elle dresse le portrait d’une jeune femme qui abandonna tout, pour suivre dans un périple dangereux celui qu’elle aimait.

Amitié, amour, abnégation et courage. Autant de mots pour résumer une vie faite de tragédies mais également, aussi étrange cela puisse paraître, de moments lumineux.

Dans un style limpide, on découvre une héroïne forte, moderne, terriblement attachante. Une histoire intemporelle, romanesque à souhait.

Pour moi, qui avait besoin de dépaysement, de grands sentiments et de belles et sombres aventures, ce roman est clairement tombé à pic !

Hier, je n’ai pas pu continuer à écrire. Même si ma mère évoquait un passé lointain, elle décrivait avec tant de vivacité la situation précaire qui fut alors la sienne, ses souffrances, sa détresse, ses soucis, que les larmes m’ont bientôt étouffée, et la plume m’est tombée des mains. Nous nous étions laissé entraîner par ce que nous faisions, il était très tard dans la nuit. La maison était silencieuse, tout le monde dormait, nous étions seule à seule. Elle parlait franchement, avec passion, et j’aurais donné cher pour rendre avec plus de précision et de clarté tout ce que j’en entendais. Mais ceux qui vont parcourir ces lignes comprendront sans doute comme moi ce qu’a pu éprouver une jeune femme abandonnée de tous, sans nouvelles de celui qu’elle aimait, avec un bébé sur les bras.

4 réflexions sur « Je te suivrai en Sibérie »

  1. Tu as raison, on retrouve souvent trace des décembristes dans la littérature russe entre autres. Je n’ai encore jamais lu de livre d’Irène Frain, mais le sujet semble très intéressant, merci !

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    1. On me posait la question sur Instagram et c’est vrai qu’on en parle beaucoup en littérature russe, ou dans les livres d’histoire mais c’est le premier récit que je lis qui soit centré sur eux.

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  2. J’avais été emporté par le style de cette auteure dans « Marie Curie prend un amant ». Il serait temps que je choisisse un autre livre d’Irène Frain. Celui-ci me semble parfait surtout après cette excellente chronique ! C’est noté.

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