Les Huit montagnes

Un roman de Paolo Cognetti publié chez Le livre de poche

huit montagnes couv

«Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes.»

Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au cœur du val d’Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.


Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé — et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l’intime à l’universel et signe un grand roman d’apprentissage et de filiation.


Il est des romans que l’on attend avec impatience et d’autres que l’on découvre, un peu par hasard, au détour d’une librairie, auxquels on finit par donner une chance comme ça, pour voir.

Paolo Cognetti a su m’attraper au vol, m’entraîner à sa suite, moi la citadine, dans ses montagnes italiennes.

Val d’Aoste, Grana, 1984. Pietro, accompagne ses parents pour un séjour alpin.

Viendra la rencontre avec Bruno, jeune montagnard, une amitié naît sous nos yeux nostalgiques de ces fraternités d’été.

Viendra aussi la rencontre avec la montagne, l’alpage, les lacs, la neige, les ruines d’un mode de vie révolu.

Les années passent, les vies se tissent ensemble puis les liens se délient.

C’est une ode à l’amitié qui nous est offerte ici, pudique et forte. De celle qui offre un refuge lorsque l’on s’égare.

Ode également aux sommets, à l’alpage, à cette nature incontrôlable, âpre et vraie.

Une bien belle découverte, couronnée du prix Médicis étranger 2017, que je vous invite à découvrir.

Nous trouvâmes un lac, caché dans un bassin au pied du Grenon. Il devait faire entre deux et trois cents mètres, le plus grand que j’avais jamais vu en montagne, et formait un cercle. Ce qui est beau, avec les lacs alpins, c’est que l’on ne s’attend jamais à les trouver si on ne sait pas qu’ils sont là, on ne les voit pas tant que l’on n’a pas fait le dernier pas, on dépasse la berge et là, sous les yeux, c’est un paysage nouveau qui s’ouvre. Le bassin n’était que pierraille côté soleil, et plus nous regardions vers l’ombre, plus il se couvrait de saules et de rhododendrons, d’abord, puis de forêt. Au milieu il y avait ce lac. En l’observant, j’arrivais à comprendre comment il était né : l’éboulement ancien qu’on voyait depuis l’alpage de l’oncle de Bruno avait condamné le vallon, formant comme une digue. De sorte qu’un lac s’était formé en amont, en recueillant l’eau de la fonte des névés alentour, et en aval cette même eau refaisait surface, après avoir été filtrée sous les rochers, pour donner notre torrent. J’aimais qu’il naisse de cette façon, c’était une origine qui me semblait digne d’un grand fleuve.

Une réflexion sur « Les Huit montagnes »

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