Chéri

Un roman de Colette publié chez Le livre de Poche

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Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maîtresse de Fred Peloux, surnommé Chéri. 

A mesure qu’elle éprouve le manque de conviction croissant de son jeune amant, Léa ressent, avec un émerveillement désenchanté et la lucidité de l’amertume, les moindres effets d’une passion qui sera la dernière.


Pourtant il suffira à Chéri d’épouser la jeune Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets. 

La peinture narquoise d’un certain milieu demi-mondain, l’analyse subtile de l’âme féminine, les charmes cruels de la séduction, l’humour un peu triste de la romancière, font de Chéri une des œuvres les plus attachantes et les plus célèbres de Colette.


Chéri est un jeune homme de 24 ans, amant d’une « amie » de sa mère depuis 6 ans. Mais voilà, Chéri doit se marier avec une jeune première.

Femme entretenue, Léa jouit de sa dernière aventure, chant du cygne de sa vie de courtisane. Se narguant de n’avoir eu que des hommes jeunes et beaux entre ses draps, elle se nargue de ne pas avoir de sentiments pour ses éphèbes.

Mais au jeu de l’amour, tel est pris qui croyait prendre.

La modernité et la finesse de la plume de Colette retranscrivent à merveille cette femme toujours si maîtresse d’elle-même, qui sent la vieillesse marquer son corps, qui voit s’éloigner son dernier amant.

Mais s’éloigne-t-il vraiment, cet homme-enfant, ce capricieux, vain, si difficile à satisfaire ?

Léa découvre au moment où elle perd Chéri que cette relation maternante, dans laquelle elle joue le rôle de pygmalion de son jeune amant, est peut-être plus que cela ?

Amour qui déploie et passion qui étouffe, qu’adviendra-t-il de leur relation ?

Si ce n’est déjà fait, je vous invite à le découvrir dans ce court et magnifique roman de Colette.

Les premiers souvenirs de leur idylle n’abondaient qu’en images de mangeaille fine, de fruits choisis, en soucis de fermière gourmette. Elle revoyait, plus pâle au grand soleil, un Chéri exténué qui se traînait sous les charmilles normandes, s’endormait sur les margelles chaudes des pièces d’eau. Léa le réveillait pour le gaver de fraises, de crème, de lait mousseux et de poulets de grain. Comme assommé, il suivait d’un grand œil vide, à dîner, le vol des éphémères autour de la corbeille de roses, regardait sur son poignet l’heure d’aller dormir, tandis que Léa, déçue et sans rancune, songeait aux promesses que n’avaient pas tenues le baiser de Neuilly et patientait bonnement : « Jusqu’à fin août, si on veut, je le garde à l’épinette. Et puis, à Paris, ouf ! je le rends à ses chères études… »

Une réflexion sur « Chéri »

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