Du côté ensoleillé de la rue

Un roman de Dina Rubina publié aux éditions Macha Publishing

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Ce livre retrace la vie de Véra, jeune peintre réservée et en mal d’amour. Sa mère, Katia, fraîchement sortie de prison et avec qui elle entretient une relation houleuse, est à l’origine de son sentiment de solitude.

La structure atypique du roman, à travers des flashbacks et des récits parallèles, crée alors toute la magie de cette narration qui happe le lecteur : à la fois dans le passé et dans le présent, le transportant dans la tête des personnages et dans celle du narrateur, le puzzle de leur vie est ainsi reconstitué au fil des pages.  Katia, mère absente, une survivante dont le cœur s’est asséché tout le long d’une vie tragique, dans les bas-fonds de la société, apparaît soudainement sous une lumière différente.  


Tachkent – capitale de l’Ouzbékistan – Véra est une jeune artiste peintre. Cabossée par la vie. Par une mère qui la frappe, qui l’insulte.

Une mère qui passera 5 ans en prison pour avoir tenté d’assassiner son compagnon. Une mère qui a grandi, seule survivante de sa famille, pendant la seconde guerre mondiale.

Passé et présent se mêlent pour raconter cette histoire.

Mais pas seulement. Finalement l’histoire de ces personnages n’est que le point de départ pour raconter autre chose. Car ce roman est aussi celui de la ville de Tachkent.

La cosmopolite, celle de l’époque soviétique, où les relégués, les réfugiés grecs, les ouïgours, et autres nationalités se croisaient.

Où les insultes pleuvaient dans les rues aussi bien en russe qu’en yiddish.

Ville natale de l’autrice qui cherche à en raviver le souvenir. Ville de lumière et de chaleur, d’hospitalité et de trafics en tout genre.

Voici donc ce qu’est ce roman : l’histoire de Véra, de sa mère, souvenirs de l’auteure, souvenirs d’autres personnes racontant leur Tachkent.

C’est à la fois la grande originalité du roman mais aussi sa difficulté.

Il faut accepter s’adapter à ces changements de points de vue, ces sauts temporels, ces bifurcations qui trouveront leur explication au fur et à mesure du récit.

J’ai dans un premier temps eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit, puis petit à petit je me suis laissée emportée.

Je ressors donc de ce roman, qui permet de découvrir une ville et une époque, avec un sentiment plutôt positif.

C’est sans doute un trait particulier de l’Homme, cet attachement que ce dernier éprouve pour les lieux de son enfance et de sa jeunesse…Sans doute parce que ceux-ci reflètent, tel un miroir, son image de ces années-là, lorsqu’il était heureux, comme la refléteraient également les eaux d’un lac…Mais qu’advient-il si ce miroir n’existe plus ? Si ces rues et ces bâtiments, si ces arbres et ces gens qui se souvenaient de toi ont disparu de la surface de la terre ? Une telle situation est, selon moi, anormale…Les villes devraient vivre longtemps, plus longtemps que leurs habitants en tout cas. Elles doivent changer lentement et d’une manière solennelle, se construire solidement et pas à la hâte.

3 réflexions sur « Du côté ensoleillé de la rue »

  1. Je crois avoir besoin en ce moment de me laisser entraîner par un récit, j’ai peur que ces changements de point de vue me lassent. Quoi qu’il en soit, merci pour cette découverte !

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