A l’ouest rien de nouveau

Un roman d’Erich Maria Remarque publié chez Le livre de poche

couverture à l'ouest

 

Note : 19/20

A lire si : vous voulez un témoignage bouleversant sur la 1ère guerre mondiale

A éviter si : je ne sais pas…

Témoignage d’un jeune soldat allemand de la guerre 14-18, A l’ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connu, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant qui ne s’est jamais démenti depuis. Il reste l’un des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre.


En ce weekend du 11 novembre, j’ai achevé « A l’ouest rien de nouveau » et si nos livres d’école nous ont enseigné les terribles chiffres du premier conflit mondial (10  millions de morts, 20 millions de blessés), ils nous ont aussi appris ce qu’était cette guerre des tranchées ; cependant ce témoignage, qui bien que roman trouve sa source dans l’expérience de soldat de son auteur lors de la guerre de 14-18, redonne un nom et un visage aux soldats de cette grande guerre.

Tout d’abord quelques mots sur l’auteur Erich Maria Remarque. Ce dernier est né en Allemagne en 1898. Il sera un soldat de la première guerre mondiale et ira au front en juin 1917. Il sera blessé néanmoins peu de temps après et survivra à la guerre. Son roman est publié en 1928 et malgré son grand succès, l’auteur sera déchu de sa nationalité en 1938 et son œuvre brûlée par les nazis. Il fuira son pays et sera naturalisé américain en 1947 et mourra en 1970. Je ne m’étends pas plus que cela, le propos n’étant pas là.

Cet avant-propos est là pour illustrer que même s’il s’agit d’un roman, celui-ci sonne et se présente comme un témoignage d’un soldat qui nous raconterait au jour le jour son terrible quotidien. Le style de l’auteur est une des forces de ce récit. Il est direct, brutal sans envolées lyriques mais avec un sens de la formule qui m’a tiré les larmes aux yeux à plus d’une reprise, j’ai également dû poser le livre à des moments tant les émotions étaient fortes.

L’auteur attaque directement son récit et on ne découvre le passé de Paul le narrateur que plus tardivement dans le récit et de façon très succincte.  Pourtant cela n’empêche pas en rien l’identification, ni l’empathie ressentie bien au contraire, ce jeune homme relativement anonyme pourrait être n’importe lequel des soldats engagés dans ce conflit et quel que soit son « camp » l’on ne peut s’empêcher de pleurer sur son sort. En cela, il s’agit vraiment un roman pacifiste qui démontre s’il en est encore besoin l’inhumanité de ce conflit (de tous ?).

Paul est un jeune homme volontaire pour s’engager mais qui va vite regretter son choix.  Quel destin glorieux que celui de voir ses  camarades tomber, de mourir dans d’atroces souffrances au milieu de ruine ? Et quel destin également pour celui qui survivra ? Comme le dit le narrateur les soldats plus âgés engagés dans ce conflit avaient un métier, une situation et malgré les difficultés pourront retrouver leur place une fois le conflit fini, mais pour les plus jeunes, ceux qui n’auront connu que l’école puis la guerre comment feront-ils pour se retrouver dans leur chambre d’enfant après avoir tué des hommes et vécu l’horreur absolue ? Au final pour ces jeunes, la guerre ne finira jamais…

Albert le dit très bien :

« La guerre a fait de nous des propres à rien »

Il a raison, nous ne faisons plus partie de la jeunesse. Nous ne voulons plus prendre d’assaut l’univers. »

Le quotidien de la guerre nous est relaté dans tous ses aspects : promiscuité, manque d’hygiène, faim…

La peur ressentie par les soldats, cette peur permanente et insidieuse, est très bien transcrite ainsi les scènes de bombardement sont très réalistes lorsqu’il faut lutter pour ne pas perdre pied au sens propre comme au sens figuré.

Le sentiment de camaraderie est comme on peut l’imaginer depuis notre canapé bien au chaud terriblement essentiel pour les soldats. Malgré toutes les horreurs, des moments de « paix » sont arrachés au quotidien avec des choses simples comme un porcelet à rôtir, une rencontre galante…On s’attache au groupe auquel appartient le narrateur et comme lui notre cœur se déchire à chaque perte. Mais pas le temps de pleurer, il faut encore survivre un jour de plus…

Un roman pacifiste, historique mais dont le propos n’a pas vieilli. Un de ces livres qui ne vous lâche pas malgré la dernière page achevée.

2 réflexions sur « A l’ouest rien de nouveau »

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