L’âge d’or

Un roman de Diane Mazloum publié chez JC Lattès

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Le nom de Georgina Rizk vous dit-il quelque chose ? Peut-être pas, mais pour éclairer votre lanterne sachez qu’il s’agit de la première libanaise à avoir été couronnée Miss Univers en 1971. Elle a vécu une histoire d’amour avec Ali Hassan Salameh, militant palestinien créateur de la Force 17.

Intriguant n’est-ce-pas ? Diane Mazloum nous invite à découvrir ces deux destins et en parallèle celui du Liban…

Fin des années 1960. Rock et pattes d’éph, insouciance et soleil sur la peau satinée des femmes. Ce sont les derniers jours de l’âge d’or du Liban, mais personne ne le sait encore. Certainement pas Georgina, jeune chrétienne à la beauté troublante. Ni Roland, son premier amour, qui la guette au bord d’une piscine, dans cette torpeur suave où s’agite leur groupe d’amis noceurs, à l’ombre des conversations d’adultes et des turbines d’avion – grondement de la terreur à venir.
Pendant ce temps, Ali Hassan Salameh, fils d’un leader historique palestinien, s’apprête à prendre les armes. Il deviendra l’homme le plus beau et le plus dangereux du Moyen-Orient.


En traçant les destinées de Georgina, devenue Miss Univers, idole chérie d’un peuple enfantin, et d’Ali Hassan, chef de guerre musulman recherché de tous et surtout du Mossad, Diane Mazloum signe une fresque vibrante qui nous emporte au cœur des années 70 et de la guerre civile libanaise. Georgina est l’histoire d’un amour, d’une famille, d’un pays, dans la fièvre d’une époque où l’on se déchire entre frères. La tragédie d’un peuple pour qui rien ne sera jamais plus comme avant.

A travers ce nouveau roman, l’auteure nous transmet son amour du Liban, de cette terre où les différentes religions cohabitaient, de ce pays ayant trouvé l’alliance entre Orient et Occident avant d’être rattrapé par la guerre.

Pour traiter de cette guerre, Diane Mazloum nous parle d’amour. D’un amour de jeunesse, brillant et lumineux, sans compromis et sans compromission. Georgina est jeune, belle et elle se rêve un destin de star. Son cœur bat pour Roland.

De l’autre côté, Ali Hassan Salameh, fils d’un militant palestinien assassiné, décide lui aussi de prendre les armes pour défendre la cause palestinienne. Bourreau des cœurs et mari infidèle, son combat le conduit à une vie de cavale…

Rien ne prédestinait ces deux-là à se rencontrer et encore moins à s’aimer…

Pourtant petit à petit, au fur et à mesure des chapitres, correspondant à autant d’années, les fils du destin vont lier leurs histoires.

La plume de l’auteure dépeint à merveille cette vie d’insouciance, obscurcie progressivement par un conflit qui dépasse les gens. A travers le personnage de Micky, frère de Roland,la situation politique est explicitée sans lourdeur aux lecteurs.

Les personnages, personnes ayant existé mais dont la vie est ici romancée, sont brossés avec beaucoup de justesse et d’émotion.

On se retrouve avec eux, à observer ce conflit qui paraît si impossible, si incompréhensible, venir gâcher cette vie si parfaite.

L’âge d’or de ce Liban cesse, tout comme les amours de jeunesse.

A 21 h 30, alors qu’il porte son verre à la bouche, son regard croise celui de Georgina, assise plus loin au milieu d’adultes, exactement comme lui. En petite robe de soirée, les cheveux joliment relevés au-dessus de la nuque, elle est différente de la fille sportive dont il a seulement entraperçu le visage. A présent, Roland découvre sa peau claire, sa bouche rose et ses yeux verts. Ou couleur miel, difficile de trancher. Elle lui décoche un sourire au moment où Antoun se lève brusquement de table. Quelque part à la périphérie floue de son champ de vision, un homme est venu souffler des mots à l’oreille de son père,  « les Israéliens sont là, ils saccagent nos avions », et Antoun est parti en lançant des consignes à Joe.

Merci à la maison d’édition JC Lattès ainsi qu’à Netgalley pour cette belle découverte.

 

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