Boris Godounov

Une pièce d’Alexandre Pouchkine publié dans la collection Babel des éditions actes sud

boris godounov couv

Ce drame met en lumière une des figures les plus tragiques et les plus étonnantes de l’histoire russe, le tsar Boris Godounov. En 1598, Dmitri, héritier du trône, meurt dans des circonstances pour le moins étranges. Godounov accède au pouvoir, bien que certains le soupçonnent d’être lié à ce drame. Stupeur quand un jeune homme se présente à la cour de Pologne en assurant qu’il est le successeur disparu et qu’il veut retrouver sa place légitime… 

Déployant une remarquable profondeur historique, psychologique et poétique, Boris Godounov irradie d’une force et d’une modernité qui fascinent encore. œuvre de solitude et de maturité, cette pièce, qui reste la préférée de Pouchkine lui-même, marque la naissance du romantisme russe. 


Adieu unité de temps, de lieu et d’espace chères à nos tragédies classiques.

Pouchkine n’en a cure, cela rend toute action invraisemblable, et pour sa pièce, il ne le veut pas.

Pourtant le sujet semblerait tiré par les cheveux s’il n’était pas historique.

L’histoire d’un tsar, Boris Godounov, dépossédé de son trône par un usurpateur. Un moine défroqué prétendant être le prétendant légitime au trône, Dmitri. Pourtant, celui-ci aurait été assassiné à l’âge de 7 ans, certains murmurant même que le tsar serait à l’initiative de cette tragédie.

Courte pièce revenant sur cette événement qui allait ouvrir la période dite du temps des troubles qui, pendant une quinzaine d’années, verra en Russie succession de tsars éphémères.

Ici, le talent de Pouchkine est de donner une épaisseur, une humanité à ce tsar décrié. Boris Godounov est lucide sur le pouvoir, le poids de sa couronne.

L’usurpateur, se faisant appeler Dmitri, est un homme qui ne semble pas pousser par l’ambition mais paraît plutôt pris à son propre piège. La pire des douleurs lui sera infligée non par l’épée mais par l’amour.

Pourtant pas de déclarations de passion perpétuelle, l’objet de son amour, la belle Marina lui offrira une leçon d’ambition.

Pièce sur le pouvoir, sur l’importance du peuple qui peut adouber ou détrôner l’homme le plus puissant de la Russie, dans laquelle les actions se succèdent, Boris Godounov est d’une lecture très distrayante.

Pourtant, je n’ai pas ressenti le même coup de cœur qu’avec, ce qui reste pour moi le chef d’œuvre de Pouchkine, Alexandre Onéguine.

Oh Dieu, ce poids ! … que je respire un peu…

Je le sentais : le sang m’avait jailli

Aux joues et, lourdement, il refluait…

Ainsi, voilà pourquoi, treize ans de suite,

J’ai rêvé de l’enfant assassiné !

Oui, oui, – Voilà ! maintenant, je comprends.

Mais qui est-il mon ennemi terrible ?

Qui me menace ? Un nom sans chair, une ombre –

L’ombre me prendra-t-elle mon porphyre,

Le bruit vain, l’héritage de mon fils ?

Souffle sur le fantôme – il n’est plus là.

C’est dit : je ne montrerai plus de peur, –

Mais mépriser serait une autre faute…

Oh, qu’elle est lourde, la couronne russe !

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