Ritournelle

Un roman de Dimitri Rouchon-Borie publié aux éditions Le Tripode

Monsieur Ka, Monsieur Ron et Monsieur Petit s’ennuient. Ils trainent leurs rêves de jour en jour, sans trop y croire. Une nuit, leur errance les rassemble dans le bar d’une ville minuscule. C’est le moment que vont choisir les trois hommes, dans une montée d’ivresse, de frustration et de rage, pour basculer dans une folie barbare.

Inspiré d’un simple fait divers, Ritournelle est un livre sur la banalité de la violence, l’histoire d’un procès qui se transforme en théâtre des hommes perdus. Dimitri Rouchon-Borie livre ici une vision de l’espèce humaine clinique, sans lyrisme, où le tragique vire à l’absurde.


Ritournelle : nom féminin qui signifie air à couplets répétés.

Drôle de titre, à première vue, pour ce court récit.

Celui d’un dossier évoqué devant une cour d’assises pour meurtre avec torture et actes de barbarie. Dans le box des accusés, trois hommes : Ka, Ron et Petit.

Ritournelle est une plongée dans la banalité du mal, d’une journée commencée par un vol de carte bleue qui finit en tragédie. Le tout accompagné de drogues et d’alcools.

Ce récit heurte car il nous renvoie à ce qui est incompréhensible pour la plupart d’entre nous. Le déchaînement d’une violence infinie pour un prétexte banal. L’absence de vraie prise de conscience ou de remords.

Le lecteur en saura peu sur les accusés. Leurs motivations. Des mecs, paumés mais pas des monstres.

On sort sonné de ce récit. Pourtant, à aucun moment, on ne se sent en dehors de la réalité, ou conforté par un sentiment d’incrédulité, de « cela ne peut pas arriver ainsi, c’est inventé ».

Mais non, passez la porte des cours d’assises, entendez les
crimes qui y sont jugés. Une ritournelle de violence. Voyez les familles des parties civiles attendre une réponse, une vérité.

Ritournelle est un roman dont on ne sort pas indemne. Mais que je n’ai pas lâché jusqu’à la dernière page. Un roman qui en dit long sur l’homme.

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?


« Il y a un silence dans la salle. De ces silences qui n’appartiennent qu’aux cours d’assises. On ne sait pas bien s’ils soulagent. S’ils pèsent trop. On ne sait pas bien s’ils sont une fin. Ou s’ils sont un seuil. Mais leur densité nous oblige. Personne ne murmure. Personne ne renifle ni ne tousse. Les escortes sont figées. Les jurés statufiés. L’accusé, debout, tête basse, n’ose pas lever la tête. »

Laisser un commentaire